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Centrafrique : au cœur de la culture traditionnelle de l’huile de palme

Publié le vendredi 24 septembre 2021  |  Journal de Bangui
L’Afrique
© Autre presse par DR
L’Afrique centrale dispose désormais d’une stratégie de développement durable pour sa filière huile de palme
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Le sol fertile du village de Bossongo-café est très favorable à la culture du palmier à huile. A 50 km de Bangui dans la Lobaye, presque tous ses habitants pratiquent cette activité. C’est le cas de Nadège Gogba qui a créé en 2011 un groupement agricole. Partis de rien, elle et son équipe de cinq personnes, rêvent de devenir des grands fermiers malgré l’absence de financement.

Mercredi 15 septembre 2021. Nadège Gogba, la trentaine énergique, nous reçoit dans sa palmeraie. Un vaste terrain déblayé de plus de vingt hectares. A perte de vue, des palmiers alignés, espacés les uns des autres de plusieurs mètres. La jeune femme explique les mécanismes de travail. « Pour avoir de bons palmiers, l’emplacement choisi doit-être défriché dès la fin du mois de novembre, c’est-à-dire au début de la saison sèche. On élimine tous les arbres ainsi que les herbes pour permettre aux plantes de bien respirer et de germer ».

Cette opération doit-être régulière. « Le sol défriché », poursuit Nadège, « doit-être exposé au soleil. Les rayons du soleil à leur tour vont brûler les mauvais insectes et protéger les palmiers ».

L’entretien sauve la récolte

Ce travail délicat est mené à la chaine. Il est très fatigant et sans relâche. « Deux à trois fois par semaine », rajoute Nadège, « il faut enlever les mauvaises herbes dans la palmeraie. Le désherbage permet de protéger la plantation des animaux et facilite l’abattage des régimes au moment de la récolte ».

Un palmier porte en général deux à trois régimes. Les régimes pourris doivent être éliminés. La récolte, selon les ouvriers, se fait par tranche d’âge. On ne coupe que les régimes mûrs dont les noix commencent à tomber. « Pour avoir une bonne qualité d’huile, il ne faut pas laisser pourrir les régimes. Sinon, l’huile obtenue sera acide », explique Gérard, l’un des mains d’œuvres.

Une fois mûres, les noix sont cueillies sur chaque régime puis transformées en huile de palme rouge. « Les femmes sont pleinement impliquées dans travail manuel. Elles se chargent de transformer les fruits en huile de palme et de le vendre sur les marchés. Le prix varie en fonction de la quantité », souligne Gérard. Il rajoute « Un litre d’huile de palme coûte 500 FCFA, le bidon de vingt litres est vendu à 7000 FCFA sur le marché ».

Un travail manuel fatigant

Depuis une décennie, Nadège et son équipe travaillent de manière archaïque. Ils utilisent des houes pour défricher la terre. Pendant la récolte, ils coupent les régimes sur les palmeraies avec des machettes. Une situation qui ne favorise pas un bon rendement selon Nadège Gogba. « Nous aimerions bien faire mieux mais nous sommes limités par nos moyens rudimentaires. Je lance un appel au gouvernement et aux partenaires de l’agriculture notamment à la FAO pour nous aider dans ce qu’on fait. Nous voulons passer de l’agriculture primitive à l’agriculture moderne ».

Malgré ces moyens limités, Nadège Gogba et son équipe rêvent de devenir des grands fermiers. Chaque année, ils produisent en moyenne cinquante barils d’huile de palme. Une partie est destinée à la vente et l’autre à la consommation domestique. Le palmier est également transformé en savon, en vin de palme, en sel et autres produits de pharmacopée.
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