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Interview/ Jean Willybiro-Sako : « Tous les porteurs d’armes n’ont aucun intérêt à persévérer dans la réticence à se faire désarmer »

Publié le mercredi 1 septembre 2021  |  MINUSCA
Jean
© Autre presse par DR
Jean Willybiro-Sako
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Le Ministère d’Etat chargé du Désarmement, de la démobilisation de la réintégration, du rapatriement et du suivi de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation (DDRR/APPR) a lancé une ultime opération de désarmement volontaire dans la ville de Bangui, les 23 et 24 septembre 2021. Cette opération, menée par son Unité d’exécution du programme national (UEPNDDRR) et soutenue par la MINUSCA via sa section DDR, a permis le désarmement de plus d’une centaine de jeunes ex-combattants. Dans cette interview, le Ministre conseiller spécial à la Présidence chargé du programme DDR, Jean Willybiro-Sako, fait le point de la situation.

Réalisée par Deubalbet Wewaye

MINUSCA : Vous venez de lancer la dernière opération de désarmement volontaire dans la ville de Bangui. Que peut-t-on en retenir ?

Jean Willybiro-Sako : C’est à Bria que nous avons fait l’annonce du lancement du grand programme de démobilisation et de désarmement dans toutes les préfectures. Et c’est dans ce programme que le Chef de l’Etat, après le Comité stratégique du DDR, a décidé que nous devions tendre vers un désarmement définitif. C’est pourquoi il a été programmé des opérations en province, mais aussi à Bangui.

Nous avons procédé au désarmement, dans l’enceinte même du ministère, d’éléments des groupes armés UFR et FPRC dont les responsables sont à Bangui, particulièrement en ce qui concerne les armes de guerre. L’objectif principal est de faire de Bangui une ville sans arme.

Quel est le sort qui est réservé à tous ceux qui acceptent de remettre leurs armes ?

Le DDR dans son principe est un processus volontaire. C’est pourquoi les jeunes viennent d’eux-mêmes avec les armes. Et le programme DDR, comme son nom l’indique, ce sont d’abord les deux « D », c’est-à-dire désarmement et démobilisation. Et ensuite, il y aura le processus de réintégration.

Nous ne procédons pas seulement au désarmement. Il faut par la suite donner la chance à tous ces jeunes de reprendre la vie active de manière positive. Donc, nous les accompagnons avec un programme qui va nous emmener à leur trouver des moyens pour reprendre la vie normale, leur assurer une formation, afin qu’ils apprennent un métier tel que la maçonnerie, la plomberie, la menuiserie ou encore en agriculture ou le commerce.

Ces jeunes vont repartir dans leurs communautés. Là-bas, nous avons pensé à ceux avec qui ils vivent. Ainsi, nous avons des programmes de réduction de la violence communautaires, communément appelés CVR, pour permettre à ces communautés de voir leur niveau de vie s’améliorer, tout en accueillant ces jeunes qui ont décidé de rompre avec les armes pour devenir des citoyens paisibles.

Quel message à ceux qui sont réticents par peur de se faire désarmer ?

C’est leur responsabilité ! Nous avons commencé le programme DDR, il y a, au moins, trois ans déjà. Plus de 4 000 jeunes sont venus se faire enregistrer. Même s’il y a des réticents, on peut dire qu’ils sont minoritaires et ils vont se singulariser. C’est leur responsabilité, parce qu’après nous ne pourrons plus répondre d’eux dans les actions qui seront menées. Ils savent eux-mêmes que s’ils sont détenteurs d’une arme de manière illégale, ils vont faire face aux services judiciaires. Donc tous les porteurs d’armes n’ont aucun intérêt à persévérer dans cette voie, mais plutôt à venir dans un programme qui les valorise et qui leur donne les moyens de bien vivre dans la société.
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