Le 5 octobre dernier, vers 13 heures, un convoi des véhicules en provenance de Bambari a été pris pour cible par un groupe d’une dizaine d’hommes armés, occasionnant la mort d’une vingtaine des civils, dont les femmes et des enfants.
Mais une semaine après le drame, le doute persiste sur les identités réelles des assaillants. Le gouvernement, de son côté, accuse les rebelles de l’unité pour la paix en Centrafrique ( UPC). Mais ces derniers, de leur côté, rejettent les allégations du gouvernement et accusent à son tour les forces gouvernementales d’être derrière ce massacre. Un jeu de ping-pong qui fragilise sans doute la recherche de la vérité sur cet acte criminel. Enquête exclusive du CNC.
Près d’une semaine après le drame qui a occasionné plusieurs dizaines de morts au village Matchika, situé à une vingtaine de kilomètres de Bambari, le parquet près la cour d’appel de Bambari a annoncé l’arrestation des présumés auteurs ayant participé à la commission des faits. Mais grâce aux vidéos de la scène filmée par les assaillants eux-mêmes et partagée sur les réseaux sociaux, nous avons analysé avec le concours de certains observateurs le déroulement de la scène macabre.
De l’avis de plusieurs compatriotes centrafricains de confession musulmane, dans la vidéo, un assaillant avait crié sans cesse en arabe « Allah akbar ». Selon eux, le ton et la prononciation de la personne montrent qu’elle tente d’imiter cette expression avec la tonalité arabe. Pour les chrétiens, ça sonne correcte, mais pour les musulmans, ceci est une vraie imitation.
Voyons avec l’apparence physique des assaillants. D’après l’avis de tous les observateurs, ces derniers ne ressemblent pas aux Peuls, alors que dans l’UPC du sulfureux mercenaire Ali Darassa, les combattants ne sont que des sujets peuls, quelle que soit leur origine : Niger, Cameroun, Tchad, etc.. D’ailleurs l’un des assaillants qui parlaient fort dans la vidéo semble être un militaire ou un ancien militaire de confession chrétienne. Et l’UPC ne dispose pas d’un combattant chrétien dans ses rangs.
En plus, selon Monsieur Julien Azoumi, ancien officier supérieur de l’armée nationale, dans cette vidéo, il semblerait que tout est mis en œuvre pour faire de la comédie à l’ivoirienne, sauf que c’était criminel. D’ailleurs, les tirs se font d’un seul côté. Il n’y’a pas un échange des tirs. Et les assaillants, en faisant cette vidéo, ne se rendaient pas compte de leur supercherie.
On voit même une personne en plein milieu de la route en train de filmer avec son téléphone les assaillants.
Les détails sont énormes, mais nous sommes limités dans la rédaction de l’article.
Selon l’avis de ces observateurs, il ne fait aucun doute, l’attaque de Matchika est l’œuvre des individus mal intentionnés qui appartiennent soit à la coalition des patriotes pour le changement (CPC), soit à l’armée nationale.