Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Allocution de son Excellence, le Professeur Faustin Archange Touadéra, Président de la République, Chef de l’Etat, à l’occasion de la rencontre avec les présidents des délégations spéciales des communes d’élevage

Publié le vendredi 15 octobre 2021  |  Présidence
Rencontre
© Présidence par DR
Rencontre du Président de la République avec les présidents des délégations spéciales des communes d’élevage
BANGUI, mercredi 13 OCTOBRE 2021, le Professeur Faustin Archange Touadéra, Président de la République, Chef de l’Etat rencontre les présidents des délégations spéciales des communes d’élevage
Comment


BANGUI, 13 OCTOBRE 2021
- Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;

- Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Chefs de Missions
diplomatiques et Représentants des Organisations Internationales ;- Messieurs les Présidents des Délégations Spéciales auprès des
Communes d’Elevage ;

-Distingués invités ;

- Mesdames et Messieurs,

Je vous remercie d’avoir accepté mon invitation et vous adresse mes salutations.

Je vous félicite pour les efforts que vous faites au quotidien pour un retour définitif de la paix, de la sécurité, du vivre ensemble et de la réconciliation nationale dans vos localités respectives.

Je voudrais vous remercier également pour votre patience car, selon le compte rendu qui m’a été fait, vous êtes à Bangui depuis plus de trois semaines, à l’invitation du Ministre de l’Elevage et de la Santé animale, dans le cadre de la concertation et de la restitution des instructions gouvernementales.

Pendant deux semaines, vous avez eu l’occasion d’échanger avec certains Responsables des institutions de la République et des représentants des organisations internationales, notamment ceux du système des Nations-Unies ainsi que ceux de l’Union Africaine et de la CEEAC sur la situation sécuritaire, les questions de gestion de la transhumance tant interne que transfrontalière ainsi que la problématique de restauration de l’autorité de l’Etat et du développement socio-économique en général et dans les communes d’élevage en particulier.

Les éleveurs peulhs centrafricains font partie des principales victimes de la crise militaro-politique qui secoue notre pays depuis plusieurs années.

Comme vous le savez, j’ai toujours placé le secteur de l’élevage au cœur des secteurs productifs de notre pays car il constitue l’un des poumons économiques.

C’est ainsi que dans l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation du 6 février 2019, le Gouvernement a pris des engagements pour sécuriser les activités de la transhumance en créant les Unités Spéciales Mixtes de Sécurité (USMS), composées en majorité des ex-combattants issus des groupes armés signataires dudit Accord.

Malheureusement, certains groupes armés, signataires de l’APPR qui devraient fournir des ex-combattants pour constituer les USMS ont dénoncé ledit Accord et rejoint la nouvelle rébellion créée par l’ancien Président François BOZIZE.

Cette rébellion, appelée Coalition des Compatriotes pour le Changement, CPC, a replongé le pays dans le chaos, occasionnant à nouveau les souffrances du peuple centrafricain, surtout des populations rurales, composées essentiellement d’agriculteurs et d’éleveurs.

Plusieurs éleveurs ont à nouveau traversé des frontières pour préserver leurs bétails, d’autres ont été totalement dépouillés de leurs troupeaux et sont obligés de recourir aux travaux champêtres.

Devant cette situation catastrophique et en ma qualité de Père de la Nation, j’ai décidé de recourir à l’application de nos accords de défense et de coopération militaire pour repousser les attaques de la CPC et assurer la sécurité de la population.

Mon appel a eu un écho favorable auprès des autorités russes et rwandaises qui ont envoyé des troupes pour appuyer les FACA dans leurs efforts de reconquête du territoire national.

A la suite de nombreuses allégations voire des désinformations entretenues par les ennemis de la paix, faisant état de ce que les peulhs seraient particulièrement visés par les FACA et leurs alliés russes, j’ai jugé utile de convoquer cette rencontre qui nous permettra d’échanger, comme je l’ai indiqué, sur la situation sécuritaire, les questions de gestion de la transhumance ainsi que la problématique de restauration de l’autorité de l’Etat et du développement socio-économique de notre pays.

Messieurs les Présidents des Délégations Spéciales auprès des Communes d’Elevage;

Je voudrais saisir cette occasion pour vous rappeler les obligations liées à vos fonctions, mais aussi vous rassurer de l’appui et de l’accompagnement du Gouvernement, face aux défis importants auxquels vous faites face, notamment les préoccupations relatives à la sécurité, la restauration de l’autorité de l’Etat, la réconciliation nationale et le développement socioéconomique de vos territoires.

Les Communes d’Elevage que vous dirigez, sont des communes au sens général de la loi, et à ce titre, elles constituent des collectivités territoriales, dont l’autonomie est consacrée aujourd’hui par la Constitution du 30 mars 2016, et inscrites désormais en lettre d’or dans le droit positif de notre pays, à travers la Loi n°20.008 du 07 avril 2020, portant organisation et fonctionnement des Collectivités Territoriales.

Elles sont constituées en majorité d’éleveurs peulhs, et c’est d’ailleurs en cette qualité que vous dirigez vos conseils municipaux respectifs.

C’est, historiquement, dans l’objectif de stabiliser les peulhs transhumants sur une portion du territoire déterminé et de les intégrer dans la société centrafricaine, que les communes d’Elevage ont été créées, leur donnant ainsi une intégration sociale et politique, avec son corollaire des droits et aussi des obligations.

Vous avez, sur ce point, la totale assurance de ma part, que le Gouvernement prendra toutes les mesures qui s’imposent, afin de garantir la sécurité des populations peulhs qui, par leur activité d’élevage, contribuent efficacement à l’émergence de notre pays et à son développement socioéconomique.

Que personne ne vous trompe !

Vous êtes donc, en votre double qualité d’éleveurs et d’autorités politiques déconcentrées, des fils de ce pays et des agents du développement local de vos collectivités de base, que sont les Communes d’Elevage, que vous représentez.

J’ai inscrit le développement local, comme l’un des objectifs du Gouvernement, le mettant au centre de la vision et des réformes que j’ai impulsées, la politique de la décentralisation, vivement voulue, comme réponse aux multiples préoccupations liées aux disparités entre les différentes collectivités territoriales, à la restauration de l’autorité de l’Etat, à la gouvernance territoriale et à la promotion de la démocratie locale.

Depuis, mon accession à la Magistrature suprême de l’Etat en mars 2016, j’ai décidé de faire de la Décentralisation une réalité, un quotidien, un vécu, pour les populations locales, en général, et plus particulièrement, celles des communes d’élevage, pour leur permettre d’exploiter au mieux les potentialités de leurs territoires dans l’optique du développement local intégral.
Vous, Présidents des Délégations Spéciales des Communes, ici présents, ensemble avec ceux des autres communes, urbaines et rurales, devez incarner cette vision dans vos territoires, qui devra se matérialiser à travers les élections locales.


En effet, après avoir relevé le défi des élections présidentielles et législatives, non sans difficultés mais avec réussite, dans des circonstances où le patriotisme de nos populations a été mis à rude épreuve, mais a fini par triompher, vous êtes appelés, cette fois-ci à relever, ensemble avec le Gouvernement et les autres parties prenantes, le défi de la démocratie à l’échelon local, par l’organisation tant attendue des élections municipales, qui permettront à vos collectivités de base de s’auto-administrer.

La démocratie locale, les exigences de redevabilité envers vos électeurs, le développement local et les questions liées à la restauration de l’autorité de l’Etat, doivent désormais être une réalité quotidienne, dans le cadre de vos fonctions.

Nous avons, sur la table de l’Assemblée, un projet de loi, fixant les limites des circonscriptions administratives, nouvellement créées et qui, en ce moment, fait l’objet d’examen en commission.

Mais, pour ce qui est de la création et de la fixation des limites des nouvelles collectivités territoriales, en général, et celles d’Elevage, en particulier, elles feront, le cas échéant, l’objet d’une loi ultérieure dans le cadre de la mise en œuvre de la politique de la décentralisation, et ce, dans le respect des dispositions légales de la nouvelle loi relative aux Collectivités Territoriales et de la dynamique de la concertation.

Pour ce qui est des préoccupations sécuritaires, la montée en puissance de nos forces de défense et de sécurité, ensemble avec nos alliés, nous permettra de mettre définitivement hors d’état de nuire, tous les ennemis de la paix.

En tant que fils du pays, car vous l’êtes, vous devez donc y veiller, avec clairvoyance, loyauté et patriotisme, dans vos collectivités territoriales respectives.


Vous avez, pour cela, l’appui du Gouvernement dans l’exercice de vos fonctions, pour un retour définitif de la Paix, gage essentiel du développement local, et par là, du développement économique du pays.

Les Ministres de l’Administration du Territoire, de la Décentralisation et du Développement local, ainsi que celui de l’Elevage et de la Santé animale, sont instruits, chacun en ce qui le concerne, d’encadrer la promotion et le développement des communes d’Elevage, de s’assurer que les éleveurs peulhs ne restent pas en marge de la société et de garantir l’exercice de leurs droits.

Je vous remercie.
Commentaires