Trois jours après avoir décrété le cessez-le-feu unilatéralement, le président Touadéra a assisté au Conseil de sécurité concernant la Centrafrique via une liaison vidéo avec New-York. Et le ton de son intervention a plutôt tranché avec le rapport du représentant du secrétaire général qui a servi de base à la réunion.
Dans l’hémicycle du Conseil de sécurité, le président Touadéra n’a pas manqué de remercier les pays ayant fourni des « forces bilatérales » à Bangui. Pour lui, ces forces auraient permis « d’optimiser la protection des populations civiles », et même s’il n’a pas cité la société privée Wagner, tout le Conseil a compris qu’il s’agissait en partie d’elle.
Cela a provoqué une levée de boucliers. Celui de l’ambassadrice adjointe française, ou encore de l’ambassadeur estonien par exemple, qui n’ont pas hésité à qualifier cette présence « déstabilisante ». L’ambassadrice russe a alors rejeté ces critiques en bloc, et dénoncé le « ton hautain » des membres du Conseil. Pour elle, les « instructeurs russes » ont permis d’améliorer le professionnalisme des Faca.
En tous cas, si les membres du Conseil espèrent que le cessez-le-feu permettra de créer de bonnes conditions pour un dialogue national, une grande majorité est encore inquiète des conclusions du rapport du secrétaire général. Sans même avoir noté la violation du cessez-le-feu samedi déjà, il est clair pour eux que le processus de paix n’a pas suffisamment avancé.
Le représentant de l’ONU en Centrafrique Mankeur Ndiaye a lui mis en garde contre « tout retard ou non tenue » des élections prévues en 2022.