Les casques bleus de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) restent déterminés à accomplir leur mission dans le pays, conformément au mandat. « L’incident du 1er novembre ne peut pas empêcher la composante Police d’accomplir sa mission. C’est un incident malheureux qui est arrivé et que nous déplorons tous. Mais que ce soit à Bangui ou dans l’arrière-pays, nous sommes là pour soutenir les forces de sécurité intérieure pour accomplir la mission de protection des civils pour laquelle nous sommes déployés en RCA et d’appui aux forces de défense et de sécurité », a déclaré la porte-parole de la Police de la MINUSCA, Capitaine Mazalo Agba, au cours de la conférence hebdomadaire de la Mission.
« La Police ainsi que la Force continueront à exécuter leur mandat », a ajouté le porte-parole de la MINUSCA, Vladimir Monteiro, deux jours après l’incident à Bangui au cours duquel 10 casques bleus égyptiens désarmés et à peine arrivés en RCA, ont été blessés par des tirs de la garde présidentielle.
Interrogée sur l’état d’esprit des casques bleus de l’Unité de Police Constituée égyptienne, la porte-parole a souligné que leur moral est au beau fixe. « Le premier jour, vous arrivez dans une zone de mission, vous n’êtes pas encore arrivés à votre base et vous tombez dans ce genre de situation, c’est difficile. Mais actuellement les blessés sont en train d’être pris en charge, et ils sont prêts à continuer la mission pour laquelle ils sont venus en Centrafrique », a-t-elle dit, rappelant que la mission prioritaire d’UNPOL dans le pays, c’est la protection des civils, le renforcement des capacités des forces de sécurité intérieure et l’appui opérationnel. La porte-parole de la Police a ainsi fait part de la remise officielle aux autorités centrafricaines, le 02 novembre, de la Brigade équipée de Gendarmerie des transports aériens, de l’aéroport de Bangui M’Poko. « Le projet fait partie de l’appui d’UNPOL pour l’amélioration des capacités opérationnelles de travail des forces de sécurité intérieure et a été financé à hauteur de 23 millions de francs CFA », a-t-elle précisé.
De son côté, le porte-parole de la MINUSCA dit prendre acte de la compassion du gouvernement centrafricains envers les blessés du contingent égyptien lors de l’incident, mais regrette que « le message ne traduit pas la réalité ». « Même s’il y a eu des contacts normaux entre la MINUSCA et le gouvernement à travers différents ministères, les ministres de la Défense et de la Communication ont visité les blessés, la MINUSCA fera ses propres investigations. Elle demande d’ailleurs au gouvernement de mener ses propres enquêtes. Pas d’enquêtes conjointes sur cette question. Nous n’oublions pas non plus qu’il y a eu une victime et nous réitérons nos condoléances à la famille. Il s’agit d’un acte inqualifiable, il s’agit de casques bleus venus en Centrafrique pour apporter leur soutien au processus de paix », a déclaré le porte-parole, en soulignant que les photos du bus qui transportait les casques bleus montrent clairement des impacts de balle sur le pare-brise avant au niveau du chauffeur et à l’arrière du bus.
Sur le plan sécuritaire, le porte-parole de la Force, le Lieutenant-colonel Abdoul Aziz Ouédraogo a souligné que la situation sur l’ensemble du territoire reste relativement calme. « La Force de la MINUSCA concentre ses efforts sur le contrôle et la surveillance de certaines zones et axes prioritaires. Elle a continué à œuvrer à la restauration de l’autorité en poursuivant ses actions avec les forces de défense et de sécurité centrafricaine », a dit l’officier, indiquant que les observateurs militaires et les équipes de terrain de la MINUSCA ont fait état d’un nombre important et croissant de dissidents de groupes armés ayant déposé ou montré leur intention de déposer les armes dans les localités de Bambari, Kongbo, Dimbi et Alindao.
Le porte-parole de la Force a fait savoir qu’en dehors des activités militaires, les casques les casques bleus poursuivent leurs opérations de soutien aux populations civiles. « À Bangui, les unités de l’état-major intégré continuent d’apporter un soutien en eau potable aux populations, avec 63.000 litres distribués à 3470 bénéficiaires », a-t-il précisé, ajoutant que ces actions d’appui dont des campagnes médicales sont menées dans d’autres préfectures.