Quelques jours après leur retrait du Comité préparatoire du dialogue républicain, les leaders de l’opposition démocratique ont été reçus, ce 10 novembre 2021 par le chef de l’Etat Faustin-Archange Touadéra. Occasion pour les deux parties de s’entretenir sur la raison du retrait des représentants de l’opposition du Comité d’organisation du dialogue républicain.
A l’occasion de cet entretien, l’opposition a demandé à l’exécutif d’éteindre le feu à la source. Notamment, l’abandon pur et simple de la procédure visant la levée de l’immunité parlementaire ainsi que les poursuites judiciaires contre les 3 députés de l’opposition que sont Martin Ziguélé, Aurélien Simplice Zinghas et Anicet Georges Dologuélé.
L’opposition souhaite l’abandon de toutes les poursuites contre ses leaders
"Lorsqu’il y a un forum, il faut prendre des mesures de décrispation pour apaiser les cœurs afin que le processus se déroule dans la sérénité. Malheureusement, nous avons constaté que ce n’était pas le cas. Pour nous, il faut que toutes les mesures prises soient à l’indépendance de la justice et pour que les poursuites soient définitivement abandonnées", affirme Nicolas Tiangaye, porte-parole de la Coalition de l’opposition démocratique (COD-2020).
Pour sa part, le président Faustin Archange Touadéra n’a pas encore donné une réponse à cette sollicitation. Après ce retrait des membres de l’opposition du comité préparatoire du dialogue républicain, la Commission épiscopale justice et paix appelle, de son côté, toutes les autorités et les parties prenantes à s’unir pour la réussite de ce rendez-vous. Pour cette organisation catholique, le dialogue est le seul moyen de ramener la paix en République centrafricaine.
Une occasion pour le retour de la paix
"Nous, au niveau de la Commission épiscopale, souhaitons que ce dialogue républicain soit une réussite pour la République centrafricaine. Que ceci soit une occasion pour le retour de la paix et de la réconciliation nationale entre les fils du pays. Notamment, entre les gouvernants et les gouvernés" souhaite Abbé Frédéric Nakombo, secrétaire national de cette commission.
Le Groupement syndical des travailleurs de Centrafrique (GSTC) appelle, lui aussi, à l’unité afin de réussir ce pourparlers inter-centrafricain. Pour cette organisation syndicale, le retrait de l’opposition démocratique du processus ne garantit pas la réussite de ces assises.
Utiliser son influence pour régler des comptes
"Le dialogue n’aura son sens que si celui-ci a un caractère inclusif. L’inclusivité c’est aussi la participation de l’opposition démocratique comme souhaité par le président de la République. Nous demandons aux présidents des institutions de ne pas utiliser leur influence pour régler les comptes aux autres" insiste Firmin Zoh Ponguélé, secrétaire général du GSTC.
Le dialogue républicain est initié par le président centrafricain Faustin Archange Touadéra, suite à la crise politico-sécuritaire née des élections présidentielle et législatives de décembre 2020 et janvier 2021. Selon les organisateurs, ces assises nationales se tiendront sans les groupes armés.