Ceci n’est pas un fait nouveau. C’est pratiquement courant, mais les victimes n’ont pas voulu en parler. Mais cette fois, elles en ont marre. La scène s’est déroulée dans la localité de Bondiba, située à une centaine de kilomètres sur l’axe Nguia-Bouar Baboua la semaine dernière.
Le 8 novembre dernier, peu après midi vers 13 heures, les mercenaires russes de la société Wagner, après leur opération militaire dans les localités de Lamy-Pont et de Nguia-Bouar, ont quitté pour remonter vers Baboua à bord de six véhicules lourdement armés. Mais arrivée à Bondiba, ils ont retrouvé les soldats FACA dans la ville. Aussitôt, ils les ont pointés avec leurs armes et les plaquent au sol. Ils commencent à les fouiller un par un en ramassant tout ce qu’ils retrouvent dans leurs poches comme argent, portables, etc.
Après avoir fini de piller les soldats FACA, ces hommes de Wagner tombent sur les commerçants ambulants, les boutiquiers, confisquant au passage leurs biens et leur argent.
Cependant, les soldats FACA, qui ont érigé trois barrières au croisement de Bondiba, se disent choquer de cette situation.
« Depuis six mois, nous n’avons pas reçu nos primes d’alimentation générale (PGA). C’est grâce à l’argent de formalité versé par les véhicules et motos que nous tenons le bout ici. Mais quand les Russes sont venus nous les ramasser, c’est quasiment impossible de vivre sans manger. C’est pourquoi nous avons décidé ainsi, car dans la ville, il n’y a pas assez des gens », déclare un sous-officier de l’armée nationale détaché à Bondiba et rentrer à Bangui. D’après lui, deux heures après leur braquage par les mercenaires russes, ils ont décidé d’abandonner leur poste au village Bondiba pour rentrer à Bangui via Dongbaïkè et Béloko où ils ont trouvé le transport en commun.
Pour l’heure à Bondiba, le village est quasiment désert. Pas des soldats FACA, la majorité des habitants a aussi quitté le village.
Rappelons que Bondiba est un petit village, juste un croisement sur trois axes : celui de « Abba », de Baboua et celui de Nguia-Bouar où les soldats FACA ont érigé trois checkpoints sur chacun des axes.