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Centrafrique : Climat de guerre froide entre la Minusca et le gouvernement.

Publié le jeudi 2 decembre 2021  |  Corbeau News Centrafrique
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© Autre presse par DR
Centrafrique : Climat de guerre froide entre la Minusca et le gouvernement.
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Depuis plusieurs semaines, les relations entre l’ONU et les autorités sont glaciales. Les tirs de la garde présidentielle sur un contingent égyptien le 1er novembre ont acté une rupture latente depuis plusieurs mois entre Mankeur Ndiaye et Faustin Archange Touadéra.

Les relations se sont tendues entre le chef de la Minusca Mankeur Ndiaye et le président centrafricain Faustin Archange Touadera

Les tirs de la garde présidentielle sur un contingent égyptien de la Minusca, le 1 novembre dernier, devant la résidence du président Faustin Archange Touadéra, n’en finissent pas de faire des vagues. Près d’un mois après le drame, qui a entraîné la mort d’une adolescente, les ponts sont désormais coupés entre la direction de la mission onusienne et les autorités centrafricaines. Le représentant spécial, le Sénégalais Mankeur Ndiaye, actuellement en déplacement à New York, a pris soin, depuis l’incident, de ne rencontrer aucun officiel centrafricain.

Les relations entre la Minusca et l’Etat centrafricain se limitent désormais uniquement à la coopération technique. La numéro 2 chargé des affaires humanitaires, Denise Brown, a tout juste croisé le ministre de la justice Arnaud Djoubaye Abazène et le ministre de l’élevage Hassan Bouba lors d’une cérémonie officielle le 17 novembre dernier à Bria, dans l’est du pays.

La libération d’Hassan Bouba le 26 novembre, cinq jours seulement après son arrestation pour « crime contre l’humanité » et contre la volonté de la cour pénale spéciale, a par ailleurs fait monter la tension d’un cran alors que la Minusca est elle-même partenaire de la juridiction internationale et avait particulièrement documenté les agissements du ministre.

Exaspération du leadership



Cette détérioration des relations entre Faustin Archange Touadéra et Mankeur Ndiaye – dont l’opposition dénonçait la connivence il y a encore un an -, pourrait avoir un impact direct sur la suite du mandat du diplomate sénégalais. Celui-ci doit théoriquement prendre fin au mois de février prochain. En privé, Mankeur Ndiaye, déjà exaspéré par la collaboration entre les autorités et la compagnie de sécurité privée Wagner, ne décolère pas de l’incident de la présidence du 1 novembre. Le Sénégalais remet en doute la version avancée par les autorités sur les circonstances exactes du décès de la jeune fille, pourtant confirmée dans un premier temps par les communiqués de presse de la Minusca. Surtout, il estime que l’enquête n’a pas pu être menée à bien, aucune autopsie n’ayant pu être pratiquée, contrairement à ce que désiraient les enquêteurs de la mission. Enfin, les Centrafricains n’ont toujours pas accédé à la demande onusienne de mettre aux arrêts les gardes présidentiels.



Reprise active des campagnes anti-Minusca


Surtout, la Minusca a été surprise par la riposte de communication qui a suivi l’incident, avec l’organisation de manifestations par des réseaux proches du pouvoir. Dernier exemple en date : le magazine télévisuel hebdomadaire de la Minusca a été retiré de la chaîne publique nationale, TVCA, sous demande du ministère de la communication. Un agacement d’autant plus grand que le secrétaire général adjoint des Nations-unies en charge des opérations de paix de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix, avait déjà été contraint, lors de sa visite du 2 juin dernier, de faire pression en personne sur Faustin Archange Touadéra afin que cessent les campagnes anti-Minusca.
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