BOZOUM — Les récoltes des produits agricoles sont perturbées au nord du pays à cause de la transhumance. Des bétails sont conduits dans les champs pour paître et les agriculteurs font l’objet des menaces. Cette situation est constatée dans plusieurs régions du nord.
Ce début de saison sèche s’annonce déjà difficile pour les agriculteurs. Les herbes sont desséchées et les bétails ont des difficultés à trouver des herbes pour la période de pâturage. C’est également le moment où les agriculteurs procèdent à la récolte des produits vivriers, dont le sésame, le mil, le sorgho, le manioc, l’arachide, le maïs, le haricot. Cette période est souvent une période de tension et de conflit entre les agriculteurs et les éleveurs.
Cette coïncidence n’est pas favorable aux agriculteurs dans des régions notamment de Bozoum, de Ndim, de Mann, de Bocaranga, de Markounda et bien d’autres localités où les activités agricoles sont intenses. Certains agriculteurs ont exposé ces difficiles conditions de récoltes parce que,
« les groupes armés sont plus actifs. Ces éleveurs armés laissent les bétails dévaster les récoltes. Une partie de mon champ de mil est détruit par les bœufs, avec les larmes aux yeux nous sommes reparties à la maison », a déploré un agriculteur à Bozoum sous couvert de l’anonymat.
Cette situation est également constatée à Markounda au nord, où les hommes armés ont saisi une quantité de récolte déjà entassée dans les greniers la nuit,
« le matin nous avons constaté que le grenier est vidé et le sésame, le mil et le maïs sont emportés. Nous avons constaté des traces du passage des bœufs dans le champ », a indiqué une source proche d’une victime de la ville de Markounda.
C’est toujours pendant la saison sèche que les agriculteurs éprouvent des difficultés dans les récoltes des produits vivriers avec la présence des éleveurs armés. Les étendues des champs sont souvent dévastées par les bétails en présence de leurs responsables.