Il y a encore 30 ans, Paoua était une petite ville prospère du nord-ouest de la Centrafrique, vivant de la culture très rentable du coton. Mais la succession de crises politico-sécuritaires a réduit à néant la filière. Aujourd’hui, la culture de l’arachide représente un espoir pour les agriculteurs. Mais dans la région, l’insécurité et les combats incessants entre groupes rebelles et forces pro-gouvernementales mettent en péril le développement de la filière.
Les arachides s’élèvent à quelques centimètres au dessus de la bassine. Lorsqu’elles retombent, le choc sépare les graines de leurs cosses. La technique est artisanale, mais au bout de quelques heures, Celestine referme un sac de 40 kilos : « Cette année avec l’insécurité, il y a eu trop de menaces et de vols. On a dû vendre la production très vite et à bas prix. Maintenant on manque de semences pour replanter. »
Direction le magasin de stockage où s’entassent déjà près de 200 sacs. Jean-Paul supervise le déchargement : « Ce qui nous empêche de développer l’arachide à Paoua, c’est l’insécurité. Quand nous voulons acheminer nos produits à Bangui ou Berbereti, nous sommes confrontés à la menace des coupeurs de route. Cela fait que nous sommes obligés de vendre aux petits commerçants de Paoua. À Bangui, trois sacs se vendent 40 000, ici à Paoua, c’est 27 000. »... suite de l'article sur RFI