La situation sécuritaire et humanitaire dans les préfectures de l’Ouham et l’Ouham-Fafa, est encore alarmante, selon le Cardinal Dieudonné Nzapalainga. Un tableau sombre présenté, mardi 28 décembre, après une tournée pastorale effectuée du 14 au 22 décembre 2021. Pour l’Archevêque de Bangui, les populations de Batangafo, Bouca, Benzambé, Kabo et bien d’autres localités sont exposées à une précarité sans précédent.
La mission pastorale entreprise par le Cardinal Dieudonné Nzapalainga, dans les régions du Nord et du Nord-ouest de la République centrafricaine, a été une occasion pour lui de toucher du doigt la situation socio-économique des populations de ces régions. Il s’agit, selon lui, de nombreux défis sécuritaire, sanitaire, éducatif et d’infrastructures routières.
"A Benzambé, Beaucoup de personnes sont encore en brousse"
L’évolution du contexte sécuritaire à Benzambé empêche les déplacés de regagner la localité, constate le prélat.
"Nous avons beaucoup de frères et sœurs qui sont en brousse. Ils confrontés à des intempéries et à des difficultés alors qu’ils ne peuvent pas sortir. Au niveau scolaire, sanitaire et administratif, c’est déplorable", relève Dieudonné Nzapalaïnga.
Bouca et le long chemin de la cohésion sociale
En outre, le retour de la communauté musulmane fuyant les violences de 2013 à Bouca reste encore un défi à relever. Selon le cardinal, cela constitue un frein à la cohésion sociale. Cependant, toujours selon lui, il existe une réelle volonté de la population à accueillir cette communauté afin de revivre ensemble.
"Depuis le déplacement des membres de la communauté musulmane en 2013, ces derniers ne sont pas encore retournés dans la ville de Bouca. Nous avons eu de nombreux échanges avec les autorités de la ville sur la question de retour de la communauté musulmane. Les gens qui n’avaient pas souhaité leur retour sont disposés à le faire aujourd’hui", assure cardinal Dieudonné Nzapalaïnga.
Batangafo abrite le plus grand 2e site des déplacés du pays
"Depuis 2012, des populations déplacées continuent de vivre sur des sites dans des conditions d’extrêmes précarités. Elles ont tout perdu (habitations, champs, bœufs…). Des milliers d’enfants sont nés et certains ont neuf ans sur les sites. Ils n’ont jamais connu ce que c’est qu’une maison, un lit. Le retour de ces déplacés dans leurs lieux d’habitation est conditionné par la sécurité et aux kits pour la reconstruction des maisons", déclare le cardinal Dieudonné Nzapalainga.
De toutes ses régions sillonnées, le prélat dit constaté l’insécurité qui demeure grandissante, le manque d’infrastructures sociales de base et un réseau routier désuet empêchant l’écoulement des produits alimentaires et la libre circulation des personnes.