Le dos courbé sous une forte chaleur, Marissa sépare des graines d’arachide de leurs coques. Dans le nord-ouest de la Centrafrique, la culture du légumineux représente un débouché pour la population mais les combats entre rebelles et forces progouvernementales freinent le développement de la filière.
Marissa, recouverte de poussière et le regard las à force de répéter les mêmes gestes, remplit des sacs de cacahuètes à Paoua, une ville située à 500 km au nord-ouest de la capitale Bangui.
Comme la majorité des habitants de la localité, la jeune femme dépend pour survivre de la culture de l’arachide, mais les attaques régulières des groupes armés - notamment celles des 3R (Retour, Réclamation, Réhabilitation), un des plus puissants - ont empêché d’exporter la marchandise.
"Il y a trop de menaces et de vols", se plaint Célestine Inforo, une cultivatrice de 33 ans. "On a dû vendre la production très vite et à bas prix". Dans la banlieue de Paoua, la cultivatrice, entourée d’une dizaine de personnes, enlève les coques des arachides. Les graines, posées dans des bassines, sont jetées en l’air pour retirer la fine pellicule qui l’entoure.
En quelques heures, Célestine Inforo a rempli plusieurs sacs. Un attelage de deux bœufs emmène la production dans un espace sécurisé de stockage prêté par Oxfam, une ONG qui soutient la filière dans cette région.... suite de l'article sur Autre presse