Quatre mois après la suppression par le gouvernement de 06 agences et offices publics, la procédure de liquidation du personnel est toujours au point mort. Pourtant l’Etat avait promis d’épurer, au plus tard, au 31 décembre 2021, les salaires et droits légaux des agents de ces offices. Jusqu’alors cette promesse est à moitié réalisée.
Le 26 août 2021, les élus de la Nation ont adopté la loi portant suppression de six agences publiques à savoir le Compte d’affectation spéciale du développement touristique et artisanal (CAS-DT), le Fonds de développement agro-pastoral (FDAP), le Fonds de développement minier (FDM), le Fonds national de l’environnement (FNE), l’Agence de régularisation du secteur de l’électricité au Centrafrique (ARSEC) et l’Agence de stabilisation et de régulation des prix des produits pétroliers (ASRP).
Selon des sources contactées par Radio Ndeke Luka, l’absence de l’ASRP, gardienne du secteur d’hydrocarbure, fait déjà croître les activités de transport illicite de produits pétroliers à Bangui et dans les villes de province. Une source proche de la Société de stockage des produits pétroliers (SOCASP), a signalé une perte de centaines de millions XFA en l’intervalle de trois mois d’inactivité.
Un manque à gagner pour l’Etat
A cet effet, la suppression de l’ASRP laisse un grand vide dans la lutte contre les fraudes pétrolières en République centrafricaine. Selon un agent de l’ASRP, le salaire du personnel depuis le mois d’août, est versé à terme échu au détriment des droits légaux. Le Fonds de développement agro-pastoral (FDAP) connaît presque la même situation. L’Etat enregistre une mauvaise gestion de fonds générés par le FDAP au ministère de l’Elevage et de la santé animale. Une mesure conservatoire a été mise en place par le ministre Roméo Gribingui pour faire la lumière sur cette affaire.
Ces mêmes sources font croire que le gouvernement travaille encore sur le nouvel organigramme des départements ministériels concernés pour abriter les agents reversés dans les nouvelles directions générales, créées pour la circonstance. Lors de son passage devant l’Assemblée nationale, Hervé Ndoba, ministre des Finances, a précisé qu’un budget de plus de 800 millions XFA était dégagé pour la prise en charge du personnel des agences supprimées.
Le constat du gouvernement, révèle que ces établissements publics abrogés sont qualifiés de budgétivores par les partenaires et la plupart ont été créés dans l’optique de répondre à certains besoins de l’époque. Aujourd’hui, ces agences fonctionnent en toute autonomie administrative et financière à travers une gestion opaque regrette le gouvernement. Pour l’Etat, ces établissements font entrer des sommes considérables qui n’atterrissent pas, le plus souvent, dans les caisses du Trésor public. Elles sont plutôt utilisées pour des dépenses liées à leur fonctionnement ou au paiement des salaires.