Suite à des révélations par voie de presse relayées en boucle sur les réseaux sociaux, le président de l’assemblée nationale serait accusé d’avoir organisé l’enlèvement, la torture et l’assassinat d’un sujet centrafricain.
En effet, selon les termes de révélations, un chef de famille a été enlevé par des hommes armés depuis janvier 2021 alors qu’il était en attente d’audience avec le secrétaire national du parti au pouvoir devenu actuellement président de l’assemblée nationale. Sur instruction du commanditaire, la personne enlevée aurait été sauvagement torturée et assassinée. En toute logique humaine, il apparaît évident de souligner qu’il s’agit d’une accusation grave, inacceptable surtout qu’elle met en cause selon les termes de la constitution la deuxième personnalité politique du pays qui aspire occuper le palais présidentiel en cas d’empêchement définitif du président de la république.
Loin de minimiser la détresse absolue de la famille de la victime et se référant au scandale du football gabonais où la presse britannique «the guardian » a révélé les cas de viol et d’agressions sexuelles sur mineurs, le procureur de la république du Gabon a diligenté une enquête judiciaire qui a abouti à l’arrestation des présumés coupables. Les faits graves reprochés au président de l’assemblée nationale n’étant pas pénalement prescrits, le procureur de la république près le tribunal de grande instance de Bangui, garant constitutionnelle de la sécurité et de l’intégrité physique des citoyens, disposant de l’opportunité des poursuites devrait ouvrir une information judiciaire en vue de déterminer l’existence juridique de l’infraction, d’en rechercher éventuellement les auteurs ou complices afin de les déférer devant les tribunaux compétents pour les punir conformément à la loi en vigueur.
Face à ce silence de cathédrale et devant l’amertume de la famille, le citoyen lambda s’interroge :
Le président de l’assemblée nationale se croyant au dessus de la loi, utilise t-il sa posture pour régler des comptes personnels liés à la haute mafia ?
Pourquoi ne démissionne t-il pas pour laver l’affront ?
Pourquoi les parlementaires ne mettent-ils pas en place une commission d’enquête parlementaire pour élucider les faits ?
L’hémicycle ou le palais du peuple s’est-il érigé en « forteresse » pour protéger de potentiels assassins ?
Pourquoi l’assemblée nationale est-elle sourde à la détresse de cette famille ?
Qu’est-ce qui peut justifier légitimement le mutisme des parlementaires ?
Pourquoi le procureur de la république ne demande t-il pas une levée de l’immunité parlementaire afin de l’auditionner sur les faits qui lui sont reprochés ?
La justice est-elle juste et égale à l’égard de tous les citoyens ?
Le principe d’égalité de tous devant la justice n’a t-elle pas de valeur constitutionnelle en Centrafrique ?
Où sont passés les organismes et associations de défense des droits humains ?
Au delà de tout ce qui précède, et faisant abstraction de toutes considérations politiques ou politiciennes, nous demandons avec humilité au président de l’assemblée nationale de ne pas se contenter d’un simple communiqué de presse signé par son directeur de cabinet car il s’agit de «mort d’homme ».
Il serait souhaitable en tant que responsable de l’institution qui incarne le peuple de chercher à laver l’affront en déposant une plainte pour diffamation contre la famille du disparu et peut être que la vérité jaillira…
mais attention, ne le dites à personne. Si on vous demande, ne dites surtout pas que c’est moi.