A quelques 500 kilomètres au nord-ouest de la capitale, les étals du marché de Paoua sont clairsemés ; il manque de tout, même des fruits et légumes. Non seulement l’insécurité qui perdure dans la région ne facilite pas les approvisionnements et génère des vols voire des pillages mais le prix des quelques denrées que l’on trouve a flambé, réduisant en ainsi l’accès à ces derniers qu’à ceux qui ont les moyens d’en bénéficier.
« La situation est de plus en plus catastrophique » témoigne un habitant « et on a du mal à imaginer du mieux par les temps qui courent ». Et malheureusement, les chiffres avancés par le programme alimentaire mondial (PAM) semblent lui donner raison. En effet, ce dernier estime que 42 % de la population centrafricaine souffre de la faim. Ce chiffre est une moyenne car dans la préfecture de lime-Pendé dont le chef-lieu est Paoua, il monte jusqu’à 61 %, soit quasiment deux personnes sur trois.
Malgré les aides alimentaires distribuées par le PAM, cela ne permet malheureusement pas de combler tous les besoins. « Tout le monde ici s’inquiète de la situation désastreuse », s’exclame une jeune mère qui explique qu’elle ne voit pas comment son enfant va pouvoir grandir comme il faut dans ces conditions. « Je ne sais pas comment nous ferions sans ces aides, nous serions déjà morts » poursuit-elle. La région est clairement en phase d’urgence alimentaire.
Les prévisions pour 2022 sont plutôt pessimistes puisque l’ONU annonce d’ores et déjà que plus de 3 millions de Centrafricains auront besoin d’assistance humanitaire, soit quasiment 63 % de la population du pays. Espérons que la réalité dans les faits sera meilleure que celle annoncée !