En République centrafricaine, plusieurs jeunes exercent dans le concassage. Une activité professionnelle pour la plupart. C’est le cas dans le 7ème arrondissement de Bangui où une vingtaine de jeunes cassent quotidiennement des roches dans la carrière de Poukandja. Ces pierres extraites servent à construire des bâtiments mais aussi des routes. Combien précaire, cette activité offre un emploi et est source de revenus pour de nombreux jeunes.
Dans cette carrière, aux confins du 7èmearrondissement, à l’arrivée de chaque camion benne, les briseurs de pierres sautent de joie. Et comme à l’accoutumé, lorsqu’un démarcheur apparaît sur le chantier, les délégués approchent pour discuter les prix. Pendant ce temps, les travailleurs eux, continuent de délimiter les champs d’action. Objectif, casser les blocs de pierres. Ces concasseurs, avec toute leur force, utilisent des masses en acier pour briser les roches. Un travail manuel pénible. Mais pour eux, celui-ci leur permet de joindre les deux bouts.
« Sans la force, tu ne peux rien faire »
"Un fainéant ne peut pas faire ce travail. Si tu travailles et que tu ne trouves rien à manger, le lendemain tu ne pourras pas revenir faire la même chose. Ici, il faut bien poser la lame et donner un coup vigoureux pour avoir un meilleur rendement. Sans la force, tu ne peux rien faire" affirme Marcelin, casseur de pierres.
Cependant sur ce site, chaque travailleur a sa technique. Certains versent de l’eau sur les rochers. Par contre, d’autres y mettent le feu afin d’amollir les blocs de pierres. Avec des moyens rudimentaires, ces briseurs gagnent leur pain quotidien. C’est une activité épuisante selon Benitoua.
Des antiinflammatoires afin d’atténuer les douleurs
"C’est un travail qui provoque des douleurs. Chaque soir après la corvée, je prends des antis inflammatoires pour atténuer ces douleurs-là. C’est notre gagne-pain, on n’y peut rien. Moi par exemple, j’ai une femme et des enfants. Grâce à ce travail je les nourris. Il me permet aussi de payer leur scolarité" assure Belfort, un concasseur.
Parmi les travailleurs de la carrière de Poukandjia, on compte également des femmes. Pour elles, ce labeur compte plus que tout.
« Ce travail, je le considère comme mon mari »
"Je considère ce travail comme mon mari. Je me suis séparée de mon conjoint depuis 14 ans. Ce travail me permet de m’occuper efficacement de ma famille. Notre santé, notre nourriture dépend de ce travail" défend Emilie, une casseuse.
Devenir briseur de pierre n’est pas un travail de rêve et ce n’est pas donné à tout le monde non plus. Ces jeunes l’exercent pour se délivrer de la précarité de la vie et assurer leur dignité par le travail.