Les déplacés internes d’Alindao, dans la Basse-Kotto, continuent de vivre dans la précarité. Leur situation s’est empirée avec le dernier incendie du 11 janvier qui a ravagé plus de 600 abris de fortune. Des centaines de ménages passent la nuit à ciel ouvert. Ceci, malgré l’assistance humanitaire qui leur est apportée par plusieurs ONG internationales.
Cela fait un peu plus de quatre ans que les déplacés internes d’Alindao vivent dans des conditions humanitaires déplorables. Ces personnes ont fui les violences armées dans la région, opposant les combattants armés de l’UPC et les Anti-balaka. Des violences qui ont causé plusieurs morts et un important nombre de déplacés.
Outre cette situation déjà précaire, le récent incendie du 11 janvier 2022 a rendu difficile le quotidien des déplacés vivant sur le site de l’évêché de l’Eglise catholique d’Alindao. Aujourd’hui, ces familles sinistrées comptent essentiellement sur l’aide humanitaire pour vivre.
"Le grand souci se situe au niveau des 4 blocs du site emportés par le feu. Il s’agit principalement des blocs Galilée, Ephèse, Jéricho et Bethléem qui sont durement éprouvés. Nous prions le gouvernement centrafricain et ses partenaires, notamment les ONG de venir rapidement renforcer NRC qui a seulement 150 quotas pour la prise en charge au lieu de 600 abris partis en fumée", précise Nicaise Rengamba, coordonnateur des sites des déplacés internes d’Alindao.
Un appui humanitaire insuffisant
En tout, plus de 25000 personnes vivant sur les sites de l’Eglise catholique, Elim, AFAPS et Pk3, sont confrontés à des difficultés alimentaires, et ce, malgré une distribution irrégulière des vivres par le Programme alimentaire mondial et l’ONG Coopi. Dans ce registre, les femmes et les enfants paient le plus lourd tribut.
"J’ai 10 enfants mais il m’est difficile aujourd’hui de leur donner à manger. Nous mangeons occasionnellement et souvent il faudrait attendre tard dans la soirée pour trouver quelque chose à leur donner", explique une mère de famille déplacée.
"Nous voulons aujourd’hui regagner nos domiciles respectifs car bien avant, nous n’étions pas sur les sites pour dépendre des aides humanitaires", ajoute une autre.
Faciliter le retour à la maison pour la résilience
Aujourd’hui, le vif désir de ces déplacés, c’est un retour à la maison accompagné par l’Etat et les acteurs humanitaires. Selon eux, cela reste et demeure le seul espoir d’une vie meilleure.
"La vie sur le site n’est pas pareille à celle que nous menions avant quand nous étions chez nous. Ici, il faut attendre les ONG pour bénéficier de la nourriture. Or avant, nous subvenions nous-mêmes au besoin de nos familles", indique Maurice Yengoua, chef de bloc Samarie au site catholique.
Depuis sa création, c’est la 3e fois que le camp des déplacés de l’évêché d’Alindao connaît ces cas d’incendie et surtout pendant la saison sèche.