Le gouvernement centrafricain et son partenaire Wagner sont en train de franchir très loin la limite tolérable. Deux jours après l’arrestation à Bangui de trois Casques bleus français de la mission de l’ONU en Centrafrique, c’est le tour des humanitaires français d’être la nouvelle cible des autorités centrafricaines et de son alliée Wagner, en commençant par l’ONG ACTED, dont l’une des bases est à Bambari, chef-lieu de la préfecture de l’Ouaka, au centre de la République centrafricaine.
Ce mercredi 23 février, à la surprise de la population, la base opérationnelle de l’ONG internationale ACTED à Bambari a été encerclée par les mercenaires russes, appuyés par les soldats FACA, les éléments de la gendarmerie et de la police. Les raisons évoquées, rechercher et récupérer les armes de guerre qui aurait été livrée par un camion en provenance de Bangui. Mais après des perquisitions des locaux, ils n’ont rien trouvé du suspect. En suite, trois agents, dont deux Français ont été interpellés, des téléphones turaya ont été bloqués pour soit-disant scruter les contenus.
Au même moment, l’agent humanitaire centrafricain interpellé a lui été tabassé par les mercenaires russes tandis que ses collègues français sont maintenus au poste pour nécessité d’enquête. Une procédure fallacieuse avait été engagée à leur encontre. Mais après l’intervention de la coordination humanitaire des Nations unies (OCHA) et de certaines personnalités, les trois agents ont été libérés, mais les téléphones turaya de l’ONG ont été bloqués.
Cette situation complique davantage la relation entre la France et la République centrafricaine.
« Comme si l’on fait tout pour obliger Paris à intervenir en Centrafrique pour mettre fin à ce désordre. Nos autorités ne comprennent rien », s’alarme un Centrafricain sur Facebook.
Mais à Bambari, c’est le nom du maire de la ville, Monsieur Abel Matchipata qui est mis en cause dans cette affaire. Certains l’accusent d’être à l’origine de tout ce problème. Selon eux, un camion chargé des produits humanitaires d’ACTED est arrivé à Bambari quelques heures plutôt, et c’est le maire qui aurait alerté les Russes qu’une cargaison d’armes venait d’être livrée à l’ONG ACTED. C’est ainsi que ces hommes de Wagner, appuyés par les éléments de forces de l’ordre, sont intervenus pour fouiller tous les locaux.