Centrafrique : « Elections municipales et régionales » : Pourquoi l’audit des élections du 2020 – 2021 et du fichier électoral doit s’imposer avant tout !
Il nous a été rapporté que le président de l’Autorité Nationale des Elections (ANE) Me Mathias Barthélemy MOROUBA, président d’un parti politique appartenant à la Plateforme « Bê – Oko » diluée dans le parti au pouvoir dénommé Mouvement des Cœurs Unis « MCU », assisté du ministre en charge de l’administration du territoire, de la décentralisation et du développement local, Bruno YAPANDE, a procédé au Complexe Galaxy à Bangui, au lancement officiel du Projet d’Appui aux réformes électorales pour les échéances crédibles.
Selon Soukolgue BAIDESSOU, directeur général de l’EISA, à savoir l’Institut Electoral pour une Démocratie Durable en Afrique, conformément à l’appui technique qu’il apporte depuis 2015 au Réseau Arc – En – Ciel, composé de dix – sept (17) organisations de la société civile dont la raison d’être vise à contribuer principalement à la tenue d’élections présidentielle et législatives crédibles, inclusives et transparentes, à travers une évaluation indépendante du processus électoral par la société civile – D’où la mise en place de la Mission d’Observation des Elections du Réseau Arc – En – Ciel (MOE – RAC) pour les élections présidentielle et législatives de 2020/2021, conduite par l’Abbé Frédéric Nakombo, coordonnateur national du RAC – c’est un projet initié par l’EISA et financé par l’Union européenne. Ayant une durée de quinze (15) mois, ce projet comporte trois (3) axes : le suivi des recommandations et un plaidoyer pour des réformes électorales et institutionnelles, l’éducation civique et électorale et l’observation des élections locales, un point prioritaire dans l’agenda du gouvernement. A cet effet, l’EISA, en sa qualité de garant technique de la mise en œuvre de ce projet fera valoir son expérience dans l’appui aux organisations de la société civile en matière de réformes et de développement local afin d’accompagner les dix – sept partenaires de la société civile sur ce long chemin.
Prenant la parole à la fin après l’intervention du ministre en charge de l’administration du territoire, de la décentralisation et du développement local Bruno YAPANDE, le président de l’ANE Me Mathias Barthélémy Morouba, l’un des plus grands stratèges de la mascarade électorale du 27 décembre 2020 à l’issue de laquelle ce dernier a déclaré le candidat Touadéra élu, en avançant lors des délibérations des résultats provisoires et en revenant sur des chiffres dont le total du taux de pourcentage dépassait plus aisément le chiffre de 100,1%, dès les 1ers tours seulement par 17% du corps électoral, et de laquelle plus de 300.000 Centrafricains ont été délibérément exclus, a tout naturellement attiré l’attention des organisateurs et des participants sur le respect scrupuleux du chronogramme adopté par l’ANE et déjà en cours d’exécution de la tenue des élections municipales et régionales, prévues le 22 septembre 2022. En bref, selon ce « missus dominicus », les délais d’exécution du Projet d’Appui aux réformes électorales pour les échéances crédibles, initialement fixés à quinze (15) mois, doivent être réduits à une période de cinq (5) mois au plus tard. Un temps manifestement imparti pour l’EISA de dérouler les trois (3) axes de son Projet.
Loin de polémiquer sur cette question qui est de nature à créer indubitablement de fortes incompréhensions entre l’EISA, l’Ue et l’ANE, dans les jours à venir (Cf. le résumé du Rapport Final d’Observation du Processus Electoral 2020 – 2021 en République centrafricaine joint en annexe du présent article), il est important de noter ici que du fait de ce que les élections présidentielle et législatives du 27 décembre 2020 ont été singulièrement marquées par de très grossières et graves irrégularités qui ont fini par leur ôter tout caractère de démocratie, de liberté, d’inclusivité, de transparence, de crédibilité, et d’incontestabilité des résultats, toutes les forces vives de la nation s’attendaient tout logiquement à des explications claires et nettes de la part de l’ANE et Me Mathias Barthélémy Morouba, sur ce qui s’est réellement passé, les responsabilités des uns et des autres, et les auteurs de tous ces actes particulièrement illégaux et attentatoires à la vie de notre Démocratie chèrement acquise dans les années 90. En un mot, tous s’attendaient et s’attendent à un audit du fichier électoral, placé sous la responsabilité directe de l’OIF. Et parler de l’audit du fichier électoral, c’est exiger aux autorités en charge de l’engagement du processus électoral et à tous les partenaires techniques internationaux de la République centrafricaine, tels que l’Ue, la France, les Usa, l’Onu, la Minusca qui ont mis la main à la poche pour soutenir financièrement cette imposture du 27 décembre 2020 avec la contribution des grandes démocraties occidentales, de rendre comptes fidèlement et courageusement, au peuple, aux partis politiques, aux électeurs et aux différentes entités composant la société civile, de leurs gestions. Et, en démocratie et dans toute société qui se veut démocratique, c’est parler aussi de la redevabilité !
En effet, la redevabilité est un autre aspect important de l’intégrité électorale. Les élections sont après tout le principal moyen pour les citoyens d’obtenir de leurs élus qu’ils rendent des comptes. Les administrateurs électoraux et les décideurs engagent de ce fait leur responsabilité concernant la qualité du processus électoral qu’ils gèrent. L’opinion publique a le droit de savoir si les fonds de l’État sont gérés conformément aux lois et aux règlements en vigueur, si les organismes électoraux parviennent aux résultats escomptés et si leur fonctionnement est économique et efficace. Les administrateurs électoraux utilisent les ressources publiques à des fins officielles et doivent rendre compte de l’usage de ces fonds. Les responsables électoraux doivent eux aussi endosser la responsabilité des décisions qu’ils prennent au cours du processus électoral et des conséquences de ces décisions. Ils sont responsables des détails de l’administration électorale et du fonctionnement effectif de l’ensemble du processus électoral. Les responsables électoraux, pour leur part, sont tenus de respecter l’intégralité des lois et règlementations et de veiller à ce que les procédures qu’ils appliquent et supervisent soient elles aussi conformes aux normes en vigueur.
En outre, la redevabilité électorale dépend elle-même de la transparence, c’est-à-dire de la possibilité pour les participants aux élections d’acquérir des renseignements complets sur les opérations électorales et sur les décisions à l’origine de leur mise en place et de leur mode de fonctionnement. Une transparence absolue est également essentielle pour préserver la crédibilité du processus électoral et pour dissiper les doutes, incertitudes et soupçons concernant ses différents aspects. La redevabilité des agents repose habituellement sur l’obligation de rendre compte de leurs actes auprès des organismes de surveillance, des sources de financement et d’autres intervenants importants. La redevabilité de l’administration électorale peut être garantie par un contrôle régulier et par des vérifications des rapports financiers et de performances. Ces deux méthodes permettent d’évaluer l’intégrité de l’organisme de gestion électorale et sa gérance des opérations.
Enfin, d’autres participants non officiels au processus électoral peuvent également être amenés à rendre compte de leurs activités. Ainsi, les partis politiques, les candidats et leurs agents endossent-ils la responsabilité de leur conduite au cours du processus électoral. Les observateurs ont des responsabilités quant à la manière dont ils s’acquittent de leur tâche et de la communication de leurs observations.