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Rencontre en Angola des pays des Grands Lacs sur la RCA : La thérapie des sommets n’est pas la solution

Publié le lundi 4 avril 2022  |  Autre presse
RCA
© Autre presse par DR
RCA : une trentaine de morts dans des attaques de rebelles
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Et revoilà les voisins proches ou éloignés de la RCA qui se sont retrouvés en Angola pour sauver ce qui peut l’être de ce pays avec cap sur le 8 février prochain pour le bilan.

Une élection présidentielle «réussie» le 20 décembre 2020 avec un président élu «normalement». Les choses auraient dû s’enclencher vers le rétablissement de ce grand corps malade qu’est la Centrafrique. Mais non. La situation va de mal en pis.

En fait d’une élection, le scrutin semble avoir été taillé pour Bangui, la capitale, et que le reste du pays y a assisté comme des enfants d’un bidonville regardant de belles images à la télévision. Aujourd’hui, la Centrafrique n’est un pays que de nom. Les rebelles ont arraché jambes et pieds à la capitale, qui reste le dernier et véritable vestige de l’existence de cette république. Dès le 18 décembre, les 14 rebellions avec à leur tête, l’UPC, le CPC et autre 3 R cornaquées par l’ex-président François Bozizé avaient entrepris une marche guerrière sur Bangui, afin de faire reporter le scrutin. MINUSCA, Rwandais, Russes avaient pu contenir ces spadassins, et le scrutin avait eu lieu. Mais quel vote, centrafricain ou banguissois ? Tant à Bria, Kaga-Bandoro Bouar … ces élections ont été annulées ou tronquées, insécurité ambiante oblige.

Faustin-Archange Touadera trône sur cet îlot, agrippé au drapeau national, tentant de reconstruire un pays qui va à vau-l’eau. Une contrée qui vit désormais sous tutelle de ses voisins et qui ne doit sa survie qu’à la «main forte» de l’ONU et à l’appui de la Russie. Les rebelles ont réussi à couper pratiquement les vivres à cette forteresse qui vit désormais retranchée, craignant des assauts qui peuvent s’avérer à tout moment fatales pour son équilibre et son existence.

C’est dans ce contexte que des jamborees sont organisés au poste de commandement de la Conférence internationale sur la région des Grands lacs (CIRGL), l’Angola. La première rencontre du 29 janvier 2021 a énoncé de grands principes a fait de grandes déclarations. L’élection du 27 décembre 2020 est valide, Touadera est le garant actuel de la république et de la souveraineté du pays, les rebelles doivent prendre la décision de cesser le feu unilatéralement et ils doivent casser la ceinture de feu qui enserre et étouffe actuellement Bangui.

C’est bien. C’est excellent, lorsqu’on s’adresse à des hommes qui ne sont pas obnubilés par leurs objectifs carnassiers. Mais les rebelles comptent-ils de tels hommes dans leurs rangs ou du moins, à leur commandement ? Pas certain. Il n’est pas donc pas sûr que de «simples» appels consignés sur du papier même dûment faites par des chefs d’Etat feront réellement bouger les lignes.

Dans une configuration où les rebelles pensent avoir la possibilité de ‘’faire’’ Bangui, que la capitale centrafricaine est à leur portée, quelle décision, fondée sur le principe du dialogue prôné par la CIRGL, pourra-t-elle les faire fléchir au prochain mini-sommet prévu pour le 8 février à Luanda ? L’aparté angolais des premiers responsables des grands lacs sur la RCA, énième du genre s’il en est, s’apparente à un pensum, car 3 recommandations y ont été déposées sur la feuille, fruit d’un travail studieux, soit mais déjà marqué du sceau de l’échec :

La fin de l’embargo

La désignation d’un médiateur

L’envoi d’un corps expéditionnaire composé de Congolais et d’Angolais.

Mais que n’a-t-on pas fait pour cet ex-Oubangui-Chari pour qu’il soit un Etat digne de ce nom ? Tout ou presque.

Entendra-t-on la RDC et le Tchad répondre à l’éventualité d’envoi de troupes militaires sur le sol centrafricain pour venir en aide à l’armée de ce pays ? Y aurait-il des mouvements dans les couloirs onusiens vers la levée de l’embargo sur les armes qui pèse sur la RCA ?

L’heure est venue pour les compatriotes de Barthélémy Boganda, de se dire que si depuis plus d’un demi-siècle, ils tournent en rond, entre coups d’Etat, itératives rebellions, indigence d’une classe politique tournée vers leur panse que leur pensée, tutelle permanente, c’est que la résolution de leur problème réside en eux.

Penser national, retrouver une armée unie et compétente, les FACA, pacifier le pays et se choisir des dirigeants probes, ce sera le début de la fin de ce chemin de croix, dans ce pays baigné la religion catholique, teintée d’inculturation, bref dégager enfin une vision nationale floutée peut-être mais d’où on percevra le bout du tunnel. Mais rebelles, François Bozizé et même certaines personnalités tapis au palais de la Renaissance le veulent-ils ?

A l’évidence, il faut beaucoup plus que des raouts et encore plus que des déclarations et des condamnations pour qu’existe vraiment la RCA. Vraiment beaucoup plus ! .

Ahmed BAMBARA
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