Ils ont saisi le ministre camerounais des Transports pour solliciter l’application de la lettre de voiture obligatoire par rail au concessionnaire du chemin de fer au Cameroun.
Les trois organisations ont examiné plusieurs sujets préoccupants de cet important espace de trafic et d’échanges de marchandises. Il s’agit de la répartition du fret conformément aux conventions en vigueur, et de la concordance des statistiques y relatives. La partie centrafricaine sollicite une répartition ajustée de la quotité de fret avec le Cameroun qui, du fait de la règle des 60/40, est devenue obsolète. Les transporteurs centrafricains et tchadiens envisagent également d’obtenir des autorités camerounaises, les autorisations nécessaires pour exercer au Port autonome de Kribi.
Manque à gagner
La question de la double immatriculation préoccupe par ailleurs les organismes de gestion du fret des trois pays, confrontés à une cacophonie d’immatriculations entre camions transporteurs. Le transport pour compte propre ou le trafic frauduleux observé sur la délivrance de la lettre de voiture obligatoire (Lvo). «Les échanges ont été fructueux et francs», rassure Rayhana Adam Saleh, la directrice générale du Bnft. Pour Floris Endjito, son homologue du Barc, «les points de crispation évoqués lors des assises statutaires précédentes ont constitué l’essentiel des discussions car les avancées sont timides».
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En marge de la tripartite élargie aux administrations et corps publics concernés, les organismes de fret ont rencontré les responsables syndicaux du transport terrestre du corridor Douala/Bangui/Ndjaména. Plusieurs autres points de frictions ont été examinés à savoir l’insuffisance du nombre de kit Gps, les tracasseries policières le long du corridor ou au Port de Douala, ou l’instabilité des ponts bascules etc. 9 résolutions ont sanctionné la concertation.
Dont celle sollicitant l’intervention du Ministre des transports du Cameroun, afin d’obtenir de l’entreprise Cameroon railways (Camrail), le respect de l’application effective de la Lettre de voiture obligatoire par rail (Lvo). Ce, «en vue de la compensation du manque à gagner supportés par les organismes de gestion du fret de la République centrafricaine, du Tchad et du Cameroun», mentionne le communiqué final de la tripartite.
Hinterland
Aucun montant sur le manque à gagner ne sera communiqué au terme du huis clos entre ces trois organismes. «La société Camrail transporte une partie du fret dirigé vers les pays enclavés de l’hinterland. Cette entreprise devra s’arrimer à la nouvelle donne relative à ce segment du transport international», a indiqué El Hadj Oumarou, le Coordonnateur du Bgft. Il a par ailleurs été convenu de la mise sur pied d’une Unité Opérationnelle de Surveillance des Corridors Conventionnels Mutualisée (Unioscom). Retenons également les résolutions portant sur l’accélération de la dématérialisation des procédures de fret entre les 3 pays, ou l’interdiction de délivrance des Lvo/Lvi à tout camion déjà chargé. N’djamena accueillera les travaux de la prochaine tripartite.Selon le Bgft, le Cameroun a acheminé de 2000 à 2018 vers les pays de la Cemac un total global de 23 414 407 tonnes de marchandises et 948 814 mouvements de véhicules, dont 8 486 204 tonnes et 324 696 mouvements de camions en direction de la Centrafrique. 9 438 674 tonnes pour 374 341 mouvements de véhicules vers le Tchad, Cameroun-Gabon (155 930 tonnes/20 599 mouvements), 5 235 131 tonnes et 222 941 mouvements à destination du Congo, 98.468 tonnes pour 6 227 mouvements de camions vers la Guinée Équatoriale.
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