Les anciens combattants enrôlés dans les rangs de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) expérimentent une nouvelle vie en communauté après le maquis. A Obo, par exemple, les femmes violées parviennent à sortir avec leurs enfants, les hommes recrutés de force ainsi que des enfants soldats sortent du maquis. Ils appellent leurs frères d'armes à abandonner la guerre au profit de la paix sans être inquiétés.
Présente en République centrafricaine depuis 2008, la rébellion ougandaise LRA a commis d’énormes atrocités dans le Haut-Mbomou et dans une partie du Mbomou. Fuyant les traques de l’armée ougandaise, cette rébellion dirigée par Joseph Kony a détruit des vies en Centrafrique. Des enfants enrôlés, des femmes violées et des personnes tuées. Mais aujourd'hui, les victimes veulent pardonner aux rebelles leurs forfaits en les appelant à déposer les armes. Justin Aristide Niko qui a passé 7 ans de captivité s'adresse à Joseph Kony pour qu’il cesse avec le maquis.
"Il faut qu’ils abandonnent la guerre"
"Je m'adresse à Joseph Kony. Nous ne savons pas où il se trouve. Nous avons appris qu'il se trouve tantôt au Darfour, tantôt à Sam-Ouandjia ou encore ailleurs. Quand il nous a capturés, nous, fils du pays, il nous a conduits en brousse. Mais Dieu a fait grâce nous sommes sortis. Nous avons appris qu'ils vont déposer les armes. Qu'ils déposent les armes et viennent vivre avec nous. Vivre en brousse, ce n'est pas bien. Il faut qu'ils abandonnent la guerre, au lieu de tenir les armes et tuer inutilement les gens. Qu’ils viennent cultiver la terre et vivre avec nous comme des parents", lance-t-il.
Aimé Crépin n'a pas oublié le jour de sa capture et les opérations de destructions dont il a pris part. Pour lui, la justice doit absolument passer. Cette justice qui doit établir la responsabilité de Joseph Kony et ses principaux lieutenants.
"Après notre capture on nous a conduits dans le village Bosso en République démocratique du Congo. Nous avons pillé le village. Mais suite à cette opération, les Ougandais nous ont attaqués et nous ont poursuivis le lendemain matin entre 8 et 9h et c'est à ce moment-là que j'en ai profité pour fuir", témoigne l’ancien rebelle.
La paix avant tout
Mais entre la justice et la paix, le choix pour l'instant est celui de la paix. Emmanuel Daba est un ex-otage de la LRA, il est favorable au désarmement de la LRA à Obo.
"Moi je suis très d'accord avec la sortie des éléments de la LRA dans le Haut-Mbomou et précisément à Obo", déclare l’ancien otage de la LRA de Joseph Kony.
Si les victimes de la LRA quittent en masse cette rébellion ougandaise, il n'en demeure pas moins que leur prise en charge psychosociale demeure un défi pour l'instant.