Un coup pour rien en Centrafrique. Sept ans après sa création, la Cour pénale spéciale, cette juridiction mixte composée de magistrats nationaux et internationaux chargée de juger les crimes les plus graves commis en RCA depuis 2003, devait tenir sa toute première audience ce mardi 19 avril 2022. Mais à peine l’audience ouverte, celle-ci a été reportée.
Ce report est dû à l’absence des avocats de la défense devant cette CPS où règnent à présent la surprise et l’incompréhension. L’incompréhension principalement du côté des associations de victimes. « C’est du sabotage », confiait l’un de leurs représentants. « Après tout ce travail, comment un tel couac est-il possible ? », s’interroge un magistrat centrafricain.
À peine ouverte, l’audience est renvoyée au 25 avril prochain en raison de, donc, l’absence des avocats de la défense qui ont fait défection à la dernière minute. Selon les rumeurs qui circulent actuellement devant la salle d’audience, il y aurait un désaccord au sujet de leurs indemnités. Maintenant, la Cour peut, soit, désigner d’autres avocats commis d’office, comme l’a demandé le parquet, ou encore, négocier leur retour. Réponse dans moins d’une semaine.
« Un jour historique »
La cérémonie avait pourtant bien commencé après un mot inaugural du ministre de la Justice, saluant « un jour historique », puis un mot du représentant de la CPI qui, lui, a souligné l’exploit que constitue la tenue de ce procès. En effet, la CPS, c’est la seule institution de ce type au monde à juger des crimes commis dans un conflit qui est toujours en cours à l’heure actuelle. Alors, sept ans après sa création et au terme d’une laborieuse mise en place, ce premier procès, c’est véritablement une étape décisive.... suite de l'article sur RFI