L’Etat centrafricain a franchi un palier supplémentaire dans la mise en place d’un environnement dit favorable au secteur financier à travers l’adoption d’une loi sur l’utilisation de la monnaie digitale. C’est une mini-révolution dans la sous-région en ce sens que ce texte consacre la reconnaissance par un Etat de la monnaie numérique comme moyen de paiement.
Le texte a été plébiscité par les députés de la majorité qui considèrent la cryptomonnaie comme « une opportunité pour booster les affaires », tandis que ceux de l’opposition n’ont pas pris part au vote prétextant que « le blanchiment de l’argent sale fera le lit de la fraude fiscale et de l’escroquerie ». Les opposants au projet indiquent, par ailleurs, qu’il « ne peut susciter que de la suspicion », craignant également un risque de compromettre « les décaissements des grandes institutions ».
Selon le ministre de l’Economie numérique, Justin Gourna Zacko qui a défendu le projet devant la représentation nationale, « l’envoi et la réception d’argent avec la République centrafricaine deviennent très difficiles ». Il a notamment invoqué des contraintes imposées par la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) ainsi que « lourdeurs » du régulateur, en l’occurrence, la Commission de surveillance du marché financier d’Afrique centrale (COSUMAF) où on assure qu’une « réflexion est en cours ».
Le gouvernement centrafricain semble disposer de bonnes raisons pour impulser le mouvement d’autant que « la monnaie numérique comporte de nombreux avantages, euros, dollars ou franc CFA, les transactions peuvent ainsi être faites avec des devises différentes ».
Catalyseur
L’adoption de la cryptomonnaie par la Centrafrique pourrait constituer un élément catalyseur pour les autres pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) surtout que les Etats, le régulateur et des agents économiques sont loin d’accorder leurs violons au sujet des paiements numériques.
D’après des sources, les autorités centrafricaines bénéficient de l’accompagnement du Camerounais Emile Parfait Simb, promoteur de Global Investment Trading (GIT) dont la plateforme Liyeplimal est à l’origine de l’émergence de la cryptomonnaie dans la sous-région.