Après le Salvador, la Centrafrique a adopté le Bitcoin comme monnaie de référence au côté du franc CFA. Une décision qui soulève de nombreuses questions.
En Centrafrique, deuxième pays le moins développé au monde selon l’ONU, sous assistance humanitaire et en guerre civile depuis neuf ans, où un habitant sur 10 a l’électricité et l’internet, l’adoption du bitcoin comme monnaie légale paraît pour le moins saugrenue.
A tel point que le seul Etat, avec le Salvador, à l’avoir fait est aussitôt soupçonné de vouloir favoriser les transactions douteuses, au moment où le régime subit les foudres de l’ONU, des capitales occidentales -dont Paris- et des ONG internationales, qui lui reprochent d’avoir livré la Centrafrique à la Russie et aux « mercenaires » de la sulfureuse Wagner, accusée de « piller » ses ressources en échange d’un soutien militaire contre les rebelles.
Moscou est sous sanctions économiques internationales depuis l’invasion de l’Ukraine et Bangui se plaint constamment d’un embargo des Nations unies sur les armes depuis 2013.
Le 28 avril, le président Faustin Archange Touadéra annonce, à la surprise générale, que le Parlement de ce pays très pauvre d’Afrique centrale a voté une loi qui « régit toutes les transactions » en cryptomonnaies et fait du bitcoin une « monnaie de référence » au côté du franc CFA. Tous les paiements en monnaie numérique, jusqu’aux impôts, sont autorisés.
Son application pratique paraît bien hypothétique dans un pays de 5,5 millions d’habitants dont seulement 15% ont accès à l’électricité -même dans la capitale Bangui, les longues coupures sont quotidiennes- et 10% à l’internet, selon la Banque mondiale.... suite de l'article sur Autre presse