Dans un climat saturé de bruits de bottes et d’exactions, la mort subite et inexpliquée, le 23 février 2022, du journaliste centrafricain Jean Sinclair Maka Gbossokotto, est survenue comme un point d’acmé dans la dérive autoritaire du régime de Bangui.
Un article de Frédéric Mantelin
Les « fake news » (rumeurs) et les attaques contre les médias et les activistes de la société civile visent à cacher le choix du pouvoir de survivre coûte que coûte en livrant le pays à Moscou et aux mercenaires du groupe Wagner (1).
« Je ne crois pas à la thèse officielle de problèmes cardiaque ou respiratoire, lâche un collègue du journaliste, décédé huit semaines plus tôt. Pour moi c’est tout bonnement un empoisonnement… ». À mots couverts, une intime de la famille surenchérit, amère : « Regardez qui sa mort arrange et vous aurez votre réponse ». En ce mardi 5 avril 2021, dans le discret quartier enclavé de Benz-Vi, en plein cœur de Bangui, la grouillante capitale centrafricaine, les langues se délient sous couvert d’anonymat, dans la foule compacte et muette réunie pour les obsèques.... suite de l'article sur Autre presse