La pénurie de carburant qui frappe depuis des mois la capitale, s’est aggravée ces derniers jours. Ne disposant pas assez de substances, les stations-services fonctionnent comme elles peuvent.
Ce qui ralentit l’activité certains acteurs de la société, notamment, les conducteurs de taxis, bus, mototaxis et marchands. Pendant que ceux-ci déplorent les prix exorbitants du marché noir, les revendeurs, eux, se défendent.
Depuis le début de cette crise, presque toutes les stations-services de la place limitent leurs distributions. Certaines fonctionnent durant 2 à 3 heures par jour maximum. Ce qui pénalise ceux qui comptent sur cette denrée pour pouvoir exercer leurs activités. A titre d’exemple, à la station-service Tradex, en face de la cathédrale, taxis, voitures, camions, motocyclettes et bidons croupissent impatiemment dans une longue queue. Pour ceux qui ont perdu des heures dans cette spirale, c’est toute une journée qui s’envole.
« J’aurais déjà perdu la journée »
« Cette situation frappe sur tous les plans. Là si tu n’as pas de carburant, tu vas travailler comment ? Et la famille à la maison ? Par exemple, c’est depuis 5h00 que je suis ici. Et, on vient de m’informer qu’ils vont ouvrir à 13h00. J’aurais déjà perdu la journée » déplore Enock, un conducteur de taxi.
Cette situation a de répercussion sur le transport en commun. Plusieurs fonctionnaires, élèves et étudiants arrivent en retard au travail ou encore à l’école. S’il est difficile de s’approvisionner en carburant dans les stations-services, certains ont choisi de se tourner vers le marché noir, où les prix varient ces derniers jours. Sauf que là aussi, difficile de s’en sortir avec un bénéfice.
« On est obligé de faire avec »
« Auparavant, nous achetions le litre d’essence à 865 francs à la pompe. Puisque c’est difficile d’en avoir maintenant, nous sommes contraints d’acheter sur le marché noir à 1.500 francs. Vu le prix et le fait que nous gagnons moins, nous avons proposé aux clients de payer 1.500 au lieu de 1.000 francs par coiffure. Mais, celles-ci refusent. Du coup, on est obligé de faire avec » regrette une coiffeuse.
Même si le prix n’a pas changé à la pompe, ces trois derniers jours, le litre d’essence a atteint 2.000 francs CFA sur le marché noir. Les revendeurs, eux, se justifient.
« Ils nous demandent plus que ce qu’on leur donnait »
« Aujourd’hui pour avoir de l’essence, il faut négocier avec les pompistes en leur glissant un billet de 2.000 francs. Nous, à notre niveau, sommes obligés d’augmenter le prix du litre à 1.500 francs pour pouvoir gagner quelque chose. Si ces derniers jours le prix du litre a encore flambé, c’est parce que, la pénurie s’est aggravée et les pompistes nous demande plus que ce qu’on leur donnait » précise un revendeur de carburant.
De retour d’une mission en République démocratique du Congo, au Tchad et au Cameroun, le ministre de l’Energie et de l’Hydraulique promet réagir ultérieurement sur cette situation.