Après trois semaines de suspension, les audiences de la Cour pénale spéciale ont repris ce lundi 16 mai 2022. Au menu, l’affaire Koundjili et Lemouna où près d’une quarantaine de civils avaient été massacrés en mai 2019. Pour la première fois, l'accusé Yaouba Ousmane et ses coaccusés, Issa Sallet, alias Bozizé et Mahamat Tahir, ont pris la parole devant les jurés. Les avocats de la défense estiment que leur dossier est défendable. Cependant, la partie civile pense que le fait de demander pardon, d'entrée de jeu, est suffisant pour établir leur culpabilité.
L'audition a duré environ deux heures. Prenant la parole, les accusés étaient unanimes. Pour eux, il y a bien eu crime de guerre à Lemouna et à Koundjili. Seulement selon eux, leur responsabilité individuelle n'est pas engagée.
« Je ferai tout pour que sa cause soit défendue »
"Après avoir suivi les accusés, en ce qui me concerne particulièrement, je pense que le cas de mon client Yaouba Ousmane est défendable. Ainsi, je ferai de mon mieux pour que sa cause soit entendue par la Cour", a affirmé Paul Yakola, avocat de Yaouba Ousmane.
Cependant, la partie civile n'est pas de cet avis. Pour elle, les accusés en demandant pardon au peuple, reconnaissent partiellement leur responsabilité. Ainsi, la suite du procès devra clarifier leur rôle individuel dans la commission du crime.
« Il y a aussi la responsabilité individuelle »
"En les écoutant, les accusés ont tout d’abord demandé pardon au peuple centrafricain. A mon humble avis, je pense que quelque part ils se reconnaissent dans ce qu’ils ont fait. Raison pour laquelle, ils aimeraient avoir le pardon du peuple. Dans les crimes internationaux, il y a aussi la responsabilité individuelle", a estimé Claudine Bagaza Dini, avocate des parties civiles.
Les avocats de la partie civile et de la défense ont souhaité le report de l'audience, mais le parquet s’y est opposé. Toutefois, ce qui réconforte les victimes qui suivent au moins pour une fois les motivations de crimes exprimées par ceux qui étaient à l'ordre de Sidiki Abbas, c’est la reconnaissance des faits. Après sa reprise ce lundi 16 mai, le procès se poursuit encore.