Les trois accusés dans l’affaire des meurtres commis à Koundjili et Lemouna, en mai 2019 dans le Nord de Centrafrique, poursuivent leurs dépositions devant la Cour. Pour la journée du mardi 24 mai 2022, les juges ont donné la parole aux accusés ainsi qu’à quelques témoins pour la manifestation de la vérité.
Au cours de l’audience de ce mardi 24 mai 2022, les accusés Issa Sallet Adoum, Yahouba Ousmane et Mahamat Tahir se sont rejetés les uns sur les autres, la responsabilité des crimes de Koundjili et Lémouna. Massacre qui a occasionné la mort de près d’une quarantaine de civils en mai 2019.
La Cour, à travers des questionnements, a recherché la responsabilité pénale individuelle de chacun d’eux dans ce drame. Issa Salet Adoum a été constant dans ses déclarations, comme l’ont fait remarquer le parquet et la Cour, pendant que Yaouba Ousmane et Mahamat Tahir, eux, rejettaient la responsabilité des faits sur lui.
Ces derniers ont même, à la demande du parquet, refusé de regretter leurs actes devant la Cour, sous prétexte qu’ils ne reconnaissent rien des charges qui leurs sont imputées. Or, Issa Salet Adoum les a reconnus à maintes reprises. L’accusation a rappelé aux présumés, conformément à l’article 55 du Code pénal centrafricain, qu’ils ne seront pas épargnés pour responsabilité directe ou indirecte dans les faits qui leur sont reprochés.
En ce qui concerne la déclaration des témoins, il s’agit de trois témoins contextuels, notamment le sous-préfet en exercice à Bocaranga, l’ex-adjoint au maire de la localité ainsi que l’ancien commandant de brigade de Mbom, berceau du conflit. Le conflit qui est né à la suite d’une histoire de coq entre un membre du mouvement 3R et un cultivateur pour, finalement, arriver à une histoire de quatre bœufs qui avaient finalement fait objet de restitution à Sidiki Abbas. Malgré la restitution, le drame n’a pu être évité, comme l’ont déclaré, de manière unanime, les témoins. Les audiences se poursuivent à la CPS avec la déposition des témoins oculaires.