Aussi peu qu’il soit étonnant, le nouveau communiqué de la plateforme Galaxie nationale est, comme d’habitude, incendiaire. L’organisation, qui se réclame de la société civile, profère publiquement des menaces contre des opposants politiques, des missions diplomatiques et les forces françaises basées à Bangui. Elle menace de s’en prendre aux personnalités et institutions précitées si ces revendications n’étaient pas satisfaites.
Dans son communiqué publié le 24 mai et signé de son coordonnateur, Blaise Didacien Kossimatchi, la plateforme Galaxie nationale brandit huit revendications.
Des troupes françaises aux opposants du régime de Bangui en passant par certains responsables des banques de la place, chacun est visé d’une manière ou d’une autre.
Interdiction faite aux troupes françaises de circuler
De prime abord, le communiqué interdit formellement aux troupes françaises basées à l’aéroport Bangui Mpoko, de sortir hors de leur site jusqu’à leur "départ" dans les jours qui suivent, sans en donner plus de précision. Allant plus loin, la Galaxie nationale brandit même la menace de s’en prendre aux soldats français.
"Faute de quoi ces militaires s’exposeront aux traitements inhumains, sévices corporels, caillasse de leurs véhicules, kidnapping etc.", peut-on lire dans le communiqué.
Engager des poursuites judiciaires contre l’opposition
L’opposition démocratique est aussi sommée. Cette plateforme proche du pouvoir de Bangui demandent à la justice de traquer, selon ses propres termes, dans un bref délai, les leaders de la Coalition de l’opposition démocratique COD-2020, affirme-t-elle, impliqués dans le coup d’Etat manqué de la CPC en janvier 2021. La plateforme galaxie nationale a nommément cité Martin Ziguélé, Anicet Georges Dologuélé et Nicolas Tiangaye.
Une banque dans le collimateur
Entre-temps, une mise en garde est également adressée au directeur général de la banque sahélo-sahélienne pour l’investissement en Centrafrique (BSIC) au cas où il exécuterait les ordres du président de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC) et enfin, les auteurs du communiqué affirment qu’ils maintiennent les veillées d’armes jusqu’à nouvel ordre.
Or, de l’avis des observateurs sociaux, c’est une bavure pratiquée au vu et au su des autorités qui ne font rien pour condamner, ni pour barrer la route à ce qu’ils qualifient d’incitation à la haine et aux violences dans le pays. Il y a une semaine, le médiateur de la République a, quant à lui, appelé les différentes organisations de la société à œuvrer pour la paix.
Rapproché pour plus de précisions, le parquet de Bangui n’a pas souhaité se prononcer sur ces agitations. Les greffiers ont laissé entendre que le procureur est en déplacement. Jusqu’à présent, les différentes parties concernées n’ont pas encore réagi à cette nouvelle sortie de la plateforme des organisations proches du pouvoir.