Bangui – Le Président de la République Faustin Archange Touadera, et tous ses collaborateurs de la présidence de la République se sont mobilisés derrière le premier vice-président de l’Assemblée nationale, le député Évariste Ngamana. Surnommé l’homme du troisième mandat, le député de Carnot durcit son bras de fer avec son patron Simplice Mathieu Sarandji, Président de l’Assemblée nationale. Considéré comme la tête de liste des députés de la majorité ayant marqué leur opposition à un troisième mandat du Président de la République, Simplice Mathieu Sarandji est désormais réduit en minorité au sein de son parti, le MCU. Mais la bataille ne fait que commencer.
Depuis le 26 mai dernier, date à laquelle le député Brice Kevin Kakpayen de la circonscription de Mbaiki-1, président de la commission des lois et Institution à l’Assemblée nationale avait convié certains faucons du régime et des députés des groupes parlementaires de la majorité présidentielle à un point de presse sur » une proposition de loi constitutionnelle modifiant et complétant certaines dispositions de la constitution du 30 mars 2016″, on assiste à un véritable éclatement au sein de l’hémicycle de l’Assemblée nationale qui est maintenant divisée en trois grands blocs.
Les blocs à l’assemblée nationale
Le premier bloc, qui concerne les députés de la majorité ayant exprimé leur souhait de voir le chef de l’État Faustin Archange Touadera briguer un troisième, un quatrième voir cinquième mandat à la tête du pays, est dirigé par le premier vice-président de l’Assemblée nationale Évariste Ngamana, beau-frère direct du chef de l’État.
Le deuxième bloc, qui regroupe quelques députés de la majorité difficilement manipulable et contre un projet du troisième mandat, est dirigé par l’honorable Simplice Mathieu Sarandji, Président de l’Assemblée nationale.
Et le troisième bloc, c’est celui de l’opposition démocratique, naturellement contre tout projet de la révision constitutionnelle.
Or, entre ces trois grands blocs politiques, le bras de fer est intense entre celui de Sarandji et Ngamana sur fond d’une ambition personnelle. Évariste Ngamana rêve de devenir le prochain Président de l’assemblée nationale, soit maintenant ou dans quatre ans. Simplice Mathieu Sarandji, de son côté, songe de devenir en 2026 Président de la République, succédant à Touadera. Donc l’ambition de Touadera de briguer un troisième mandat en 2026 est un véritable obstacle pour lui.
Chaque camp maintient sa position. Évariste Ngamana et Simplice Mathieu Sarandji ne se parlent plus. Les deux hommes ne se croisent plus. Même le chef de l’État limite aussi ses conversations avec son ami Simplice Mathieu Sarandji qui multiplie des réunions avec les diplomates russes en poste à Bangui.