Les bénéficiaires de l'aide humanitaire sont de plus en plus inquiets à Bocaranga. En cause, la guerre en Ukraine qui contraint les principaux bailleurs à orienter ailleurs leurs aides. Cette situation préoccupe les acteurs humanitaires qui espèrent une amélioration pour permettre une meilleure prise en charge des personnes vulnérables à Bocaranga.
L'insécurité dans la région du Nord-ouest de la République centrafricaine accroît les besoins d'assistance humanitaire. Les déplacés, à l'exemple de ceux du site de Pk 3, manquent de tout et sont vulnérables. Souleymane Ali est l'un des déplacés, il exprime les besoins fondamentaux.
« L'eau que nous buvons ici n’est pas saine. Nous sommes malades à cause de la consommation d’eau impropre. Nous voulons que l'Etat ait un regard sur nous et qu’il s'occupe de nous. Nous sommes aussi des citoyens comme n'importe quel autre, il faut que les ONG nous donnent à manger et nous creusent des puits pour nous permettre d’avoir de l'eau potable » décrit-il.
Mais le besoin est d'autant plus pressant pour ces déplacés. Ils n'ont pas encore d'espaces pour cultiver ; ce qui les met davantage dans la dépendance à l'aide comme l'explique Saliou Moussa.
« Nous n’avons pas encore de terres cultivables. Nous continuons à demander. Nous n'avons pas de moyens. Regardez nos femmes, nous vivons dans la précarité. Il y a des veuves avec beaucoup d'enfants et des femmes âgées. Regardez aussi les huttes sous lesquelles nous habitons, nous avons froid et les enfants ont régulièrement le palu. Lorsqu’on nous distribue des médicaments, cela concerne uniquement les enfants de 0 à 5 ans ».
Cependant, l'espoir d'avoir ces produits devient de plus en plus mince. Le sous-financement de l'aide affecte déjà le portefeuille des acteurs humanitaires. Conséquences, certaines lignes connaissent des coupes en fonction des priorités.
"Notre cible était d'assister 64 mille personnes, mais avec cette situation que vous venez d'évoquer, en tout cas, il n'y pas suffisamment de ressources surtout ici en RCA. Et donc on est seulement à 29 mille personnes donc on n’a pas le choix" , explique Janvier Shibaluzza de l'ONG IEDA Relief.
La coordonnatrice humanitaire, Denise Brown, s'est déjà alarmée du sous-financement qui pourrait être fâcheux pour la prise en charge humanitaire. En attendant la sortie de cette phase critique, les bénéficiaires doivent se contenter du minimum offert.