Centrafrique : quand des policiers saisissent et détruisent des journaux de Médias Plus sur instructions du président du HCC Richard Pouambi
Bangui, le jeudi 16 juin 2022. Une équipe de policiers qui relèverait de la CNS est passée dans les environs de 8h30 au Centre-ville prendre de force dans le kiosque des journaux et auprès des vendeurs à la criée et ce, avec fortes menaces, les exemplaires du journal MÉDIAS PLUS mis sur le marché.
Rappelons que le Haut conseil de la communication (HCC), comme nous en avons parlé dans l’une de nos dernières parutions, a perdu le procès intenté contre lui par le Journal dont le directeur de publication est l’ancien ministre de la sécurité publique Emmanuel Cyrus Sandy. En effet, dans un jugement rendu public, le mercredi 8 juin 2022, le Tribunal Administratif a purement et simplement « annulé pour vice de procédure disciplinaire » la Décision n°12/HCC/P/RG/22 du 07 mars 2022 portant suspension de parution pour une durée de 45 jours du célèbre quotidien centrafricain privé indépendant MÉDIAS PLUS, signée des mains assassines d’un certain José Richard Pouambi de triste mémoire et sinistre renommée, et a condamné aux dépens le HCC. De ce fait, l’on croyait que le président du HCC allait revenir à la raison. Malheureusement, tel n’a pas été le cas, même si les numéros des lundi 13 et mardi 14 passés n’avaient pas fait l’objet d’une telle pratique digne des républiques bananières.
Plus grave, ce jeudi – là, les policiers ont pris les exemplaires du journal sans présenter un document judiciaire les autorisant à une telle réquisition forcée. Ils ont refusé de laisser un papier signé attestant la date, l’heure, le nom et la qualité de l’auteur de l’opération et le nombre d’exemplaires pris de force. Cette manière de faire, en flagrante violation du jugement du TA, prouve à suffisance que le président du HCC, sieur José Richard POUAMBI « La Bêtise », est devenu un vil bandit, un mercenaire de la presse, et use des méthodes dignes des terroristes pour tuer le journal MÉDIAS PLUS et bâillonner la presse.
Dans une société qui se veut démocratique comme la nôtre, ce terrorisme administratif et policier doit cesser immédiatement, et les organisations de défense des droits des médias, à savoir l’UJCA et le GEPPIC, d’une part, et les activistes des droits de l’homme, d’autre part, sont appelés à prendre leurs responsabilités pour dénoncer et condamner ce comportement manifestement illégal et éhonté du HCC et de la Police, lequel comportement est attentatoire à la liberté de la presse et donc à la démocratie et à la liberté d’expression.
La police centrafricaine, quant à elle, qui a pris sur elle la responsabilité d’agir ainsi sans aucun mandat judiciaire en bonne et due forme, ne doit pas ignorer qu’elle est fautive et susceptible de poursuite judiciaire aux fins de réparation des préjudices subis, car c’est la troisième fois qu’elle agit de la sorte sans aucun document de réquisition régulièrement délivré. En l’espèce, les policiers sont tenus de savoir que conformément à la loi sur le Statut de la Police centrafricaine et son décret d’application, ainsi qu’à l’éthique et la déontologie professionnelle, IL LEUR EST FORMELLEMENT INTERDIT D’EXÉCUTER DES ORDRES MANIFESTEMENT ILLÉGAUX. En réponse à ces actes du banditisme, une action en justice peut valablement être intentée contre la justice pour abus de pouvoir. Et n’oublions pas qu’un journal est une entreprise à caractère commercial et que le Journal MÉDIAS PLUS emploie 11 personnes qui sont toutes des pères et mères de famille !
Sur ce, le directeur général de la Police Bienvenu Zokoué étant en mission au Maroc, son adjoint ou son intérimaire doit, au nom de la loi, la justice et la morale, instruire les ripoux qui viennent de salir le nom de la Police, de restituer les exemplaires arbitrairement saisis et de cesser avec cette pratique qui ternit l’image, l’honneur et la dignité de cette noble institution et de tous ceux qui y travaillent. Car rien actuellement, absolument rien, ni même le fait d’avoir interjeté appel dont la procédure ne revêt pas un caractère suspensif ne justifie cet acte si ce n’est la corruption présumée. Au risque d’être un jour face à la loi, à l’histoire et à leur propre conscience ! Ils pourraient subir un jour-là toute la rigueur de la loi à cause d’un certain POUAMBI et » son Institution » largement décrédibilisés.