Le lycée d’Etat des Rapides est-il en train de disparaître ? C’est la question que se posent de nombreux centrafricains. Unique lycée public du 7ème arrondissement de Bangui, cet établissement scolaire se trouve dans un état de délabrement très avancé. La dégradation des bâtiments inquiète les élèves et leurs parents. Cependant, le gouvernement et l’Eglise catholique se renvoient la responsabilité de sa réhabilitation.
Généralement, l’ambiance qui prévaut dans la cour du lycée d’Etat des Rapides laisse croire que tout va bien. Or, la joie des élèves cache visiblement la décadence, presque totale, de ce premier lycée de la capitale centrafricaine. Bâtiments délabrés, portes et fenêtres cassées ou emportées, plafonds effondrés, toiture perméable, conduits d’eau et réseau électrique inexistant… la plupart des salles n’ont pas de tables-blancs et les toilettes sont crasseuses à ciel ouvert. Une exaspération pour de nombreux apprenants.
"Durant les cours, nous souffrons énormément de mauvaises odeurs. Des élèves partent se soulager juste à côté, où se trouvent les latrines. Ce n’est pas une bonne chose. Et c’est très grave pour notre santé" déplore Nephtalie, une élève.
"Depuis 3 ans, on continue d’attendre"
Face à ce désagrément, l’Association des parents d’élèves se dit impuissante. Car, dépourvue de moyens financiers. Du côté de l’administration de ce lycée, l’on ne comprend pas le silence des autorités compétentes malgré les multiples appels à l’aide.
"Nous avions écrit au gouvernement, plus précisément au Premier ministre, aux ministres de l’Education nationale et des Finances pour pouvoir insérer la réhabilitation dans le budget de l’Etat. Avec le ministre de l’Economie, on a cherché à obtenir des financements. Mais depuis 3 ans, nous attendons toujours" assure Désiré Karéndé, proviseur du lycée d’Etat des Rapides.
Pourquoi le lycée croupit dans ces conditions ?
Certaines sources affirment que l’établissement est disputé par le gouvernement et l’Eglise catholique. Cette dernière étant son ancienne propriétaire. Cependant pour l’archidiocèse de Bangui, la responsabilité de sa reconstruction incombe à l’Etat.
"Avant que l’Eglise catholique demande sa rétrocession, ce patrimoine est entre les mains de l’Etat. Donc, il revient à l’Etat de pouvoir l’entretenir et l’améliorer. Et le jour où nous demanderons la rétrocession, tous les investissements prévus par l’accord cadre sont cédés à l’Eglise catholique" précise Cardinal Dieudonné Nzapalaïnga, archevêque de Bangui.
Par ailleurs, Radio Ndeke Luka a tenté en vain d’avoir la réaction du ministère de l’Education nationale sur cette question. Ce dernier, jusque-là, n’a pas donné de suite favorable. Aujourd’hui, le lycée d’Etat des Rapides accueille plus de 3.000 élèves des séries A, C et D.