Finalement, le premier vice – président de l’assemblée nationale Evariste Ngamana ne séjournera pas en France du 9 juillet au 9 août 2022, comme annoncé par plusieurs journaux centrafricains en ligne et Jeune Afrique, il y a quelques jours. Sa demande d’octroi de visa d’entrée pour raison de santé aurait tout simplement fait l’objet d’un rejet « sans motifs évoqués » de la part des autorités consulaires de l’ambassade de France près la République centrafricaine.
Pour rappel, dans une lettre non – numérotée et non – datée, adressée au ministre des finances et du budget dans le courant du mois, le président de l’assemblée nationale Simplice Mathieu Sarandji a sollicité la mise à la disposition de la direction générale des finances, du matériel, et de la logistique de la représentation nationale d’une dotation globale partielle d’intervention d’un montant de 17.194.916 Fcfa. Cet appel de fonds, selon cette note, servira à couvrir les dépenses d’évacuation sanitaire du 1er vice – président de l’assemblée nationale Evariste Ngamana, soit 13.847.916 de Fcfa alloués aux frais d’hospitalisation et 3.347.000 Fcfa pour les titres de transport. Nulle part dans cette lettre, il n’a été fait mention d’une rubrique de dépenses intitulée « Frais de mission », « Frais de séjour », « Frais de commodité » ou « Frais d’hôtel ». Cependant, d’après certaines sources, une enveloppe d’un montant de 21 millions de Fcfa aurait été décaissée et déchargée, à cet effet, à l’intéressé. En sus de cette note, il y a un bon de réservation d’hôtel à Paris du 9 juillet au 9 août 2022.
Mais aussi étonnant et injustifié que cela puisse paraître, ces deux documents qui ont été annexés à la demande d’octroi de visa d’entrée en France, non pas pour une mission de villégiature comme il en est de coutume, mais plutôt pour des raisons de santé, notamment d’une rage dentaire jugée sévère et compliquée par le médecin de l’intéressé, ont fuité et fait l’objet d’une large publication et d’un intense partage sur les réseaux sociaux, suivis de vifs échanges. Qui est à l’origine de cette fuite ? Un fonctionnaire parlementaire exerçant à la direction générale des finances, du matériel, et de la logistique de la représentation nationale ? Est – elle le fait d’un agent relevant des services consulaires ? Selon le 1er vice – président de l’assemblée nationale Evariste Ngamana, lors d’une réunion qu’il a organisée avec tout le personnel de la représentation nationale, cette indélicatesse d’une extrême gravité serait l’œuvre d’un agent de l’assemblée nationale. Formellement identifié, il serait actuellement suspendu de fonctions et de solde pour une durée de trois (3) mois avec traduction devant le conseil de discipline.
Dans la foulée, le Journal « Africa Intelligence » naguère « Lettre du Continent » annonce dans sa parution du mardi 5 juillet 2022 que le 1er vice – président de l’assemblée nationale Evariste Ngamana est privé de séjours médicaux à Paris et révèle que la décision du refus de sa demande devrait lui être régulièrement et personnellement notifiée le 7 juillet 2022 ; une information qui vient corroborer des folles rumeurs qui circulaient à Bangui depuis plusieurs jours, seulement quelques heures après le dépôt de ladite demande à l’ambassade de France. Selon ces murmures savamment distillés par les milieux diplomatiques, l’heure est venue pour la France de changer de logiciel dans ses relations avec la République centrafricaine, de continuer à ouvrir ses portes à tous les Centrafricains respectueux des valeurs de culture, de liberté, de paix, des droits de l’homme et de démocratie, et de sévir implacablement contre tous ceux qui lui en veulent, sont contre ses intérêts et toutes les valeurs chères à ses Pères fondateurs, soutiennent les appels à la haine et la violence, créent et financent des milices armées et qui ne cessent par leurs faits et gestes d’empoisonner quotidiennement la vie dans ce pays, en bandes organisées et par le concours des mercenaires sans foi ni loi. Et ces sources de conclure que le 1er vice – président de l’assemblée nationale ferait bel et bien partie de cette catégorie de Centrafricains.
Rappelons pour finir que de retour d’une mission à Strasbourg en France, où ils ont pris part à l’Assemblée parlementaire paritaire, des députés centrafricains, y compris le 1er vice – président de l’assemblée nationale, ont tenu, le 11 avril 2022 à Bangui, une conférence de presse. Occasion pour les cinq (5) élus de la Nation de parler de l’image de la République centrafricaine au niveau international et de dénoncer une campagne de dénigrement contre le pays. Répondant aux questions des journalistes sur les points abordés lors de la 41ème session de l’Assemblée générale parlementaire paritaire Afrique-Caraïbe-Pacifique et Union Européenne, tenue du 1erau 03 avril 2022 à Strasbourg en France, la délégation a tout d’abord condamné l’attitude de certains pays vis-à-vis de la République centrafricaine. Selon les cinq (5) parlementaires, membres de la mission, ce qui se dit à propos du pays n’est autre que de la diffamation. « J’ai dénoncé avec vigueur tout ce qui a été dit à propos de notre pays. Chaque grande puissance ne voit que ses intérêts. Mais tout ce que nous les centrafricains voulons aujourd’hui, c’est la paix. Rien que la paix » a fustigé Henri Milla Vigner, député de Mobaye.
Pour ces députés, les relations diplomatiques ne sont pas encore au beau fixe entre Paris et Bangui. Ce jour – là, ils ont accusé les forces de sécurité françaises d’avoir foulé au pied leur immunité parlementaire à l’aéroport international Roissy Charles De Gaulle. « Ils étaient trois, tous en civil. Il y avait un policier, un douanier et une autre personne qui n’a pas voulu décliner son identité. Ils ont demandé à M. Evariste Ngamana, le 1er vice-président de l’Assemblée nationale de les suivre. Je me suis farouchement opposé à cela ; en leur disant que ceci est un incident diplomatique. Une violation flagrante de l’Accord de Vienne » a fait savoir le député Fleury Junior Pabandji.
Sur ce, l’Assemblée nationale avait projeté d’interpeller la ministre des Affaires étrangères dans les jours qui suivent. Par ailleurs, les députés centrafricains ont attesté que certains membres du gouvernement ont été fouillés à peigne fin, lors de leur voyage en France.