Bangui – Après avoir promis aux centrafricains un miracle économique à travers la transformation de la ville de Bangui à une gigantesque mégapole ville africaine numérique et écologique, le chef de l’État Faustin Archange Touadera, qui semble n’avoir pas froid aux yeux, promet à nouveau de bâtir l’économie centrafricaine à travers le Sangocoin, la cryptomonnaie centrafricaine, la monnaie de la nouvelle génération pour la RCA, selon le Président Touadera. Mais le projet de Sangocoin, qui repose principalement sur la cité de l’île de singe, vient de s’écrouler. La raison : l’île de singe n’appartient plus à la République centrafricaine.
Lors du lancement du Sangocoin, le chef de l’État Faustin Archange Touadera avait laissé entendre que le lancement de Sango Coin est une nouvelle page qui représente un pas ferme sur la voie qui ouvre d’incroyables opportunités pour la République centrafricaine.
« Pour nous, la vision est parfaite », explique Faustin-Archange Touadera.
« Nous n’avons plus de temps à attendre. Pour nous, l’économie formelle n’est plus une option. Une bureaucratie impénétrable nous maintient dans un système qui ne nous donne pas la possibilité d’être performants. Notre solution c’est de repenser notre philosophie économique. C’est ce que nous avons fait et la route qui s’ouvre devant nous fait entrevoir un grand succès pour le peuple centrafricain. »
Le président explique que la blockchain va dépasser les normes conventionnelles et offrir la possibilité de prospérer économiquement. Il s’agit d’une vision orientée vers l’avenir et le progrès.
Ile de singe et la cité numérique
Alors que les détails ne sont pas encore clairs, le ministre des Mines et géologie affirme que le projet aidera les gens à investir dans les importantes ressources minières du pays. Le ministre a également précisé que l’île des singes, située dans le deuxième arrondissement de Bangui, sera dédiée aux cryptomonnaies, où les investisseurs pourront investir sans payer d’impôt et disposés d’une résidence numérique.
Or, l’île est la propriété privée et exclusive de la Centrafricaine de Développement et d’investissements (ci-après « CDI »).
En effet, l’île des singes a été vendue par l’État de la République centrafricaine au CDI en 2007 en vertu d’un décret présidentiel, approuvé par le Conseil des ministres et publié au Journal officiel de la République centrafricaine.
Souvenez-vous, en 2007, le président centrafricain d’alors, le général François Bozizé avait posé sur l’île de singe située face à Bangui la première pierre d’un vaste complexe immobilier qui comprendra des logements, des hôtels de luxe, un hôpital et un centre commercial.
Baptisé « Cité Kwa Na Kwa », qui signifie « le travail, rien que le travail », ce complexe d’un coût estimé à 300 milliards de francs CFA (environ 450 millions d’euros), bâtis par des investisseurs du golfe, notamment d’Arabie saoudite et de Bahreïn.
La maquette comprenait des logements, un hôpital, trois hôtels, un centre commercial, des banques, des bourses de diamants, des centres de loisirs et d’affaires, des écoles, un commissariat de police ainsi que des casernes de gendarmes et de pompiers.Plus de dix ans après, ce projet n’a pas vu le jour encore.
Or, 15 ans plus tard, le même projet refait surface, mais avec la cryptomonnaie, le Sangocoin vendu par le chef de l’État Faustin Archange Touadera pour faire dormir les Centrafricains.
La société privée centrafricaine de développement et d’investissements (CDI), propriétaire de l’île de singe, a publié un communiqué de presse pour attirer l’attention des autorités qu’elle est bien la propriétaire de l’île de singe vendue par Touadera.
Pour l’heure, le gouvernement n’a pas encore réagit. Seul Maître Crépin Mboli-Goumba qui a réagit :
Je vous avais annoncé que l’île tant vantée par le Sango Coin avait été vendue aux Qataris. Ces dernièrs viennent de faire un communiqué pour revendiquer leur propriété, preuves à l’appui. Ce projet repose donc sur le sol inondable de l’île aux singes. Certainement une singerie », déclare sur Twitter maître Crépin Mboli Goumba..