Bangui (CNC) – Il aura fallu beaucoup de courage à ces occupants de l’espace commercial de l’université de Bangui pour oser franchir le pas et dénoncer le racket dont ils sont victimes depuis plusieurs mois de la part du secrétaire général de l’université de Bangui, Dr Bertrand Kénguétona. L’homme se dit docteur en droit, mais en réalité, c’est un parrain mafieux, selon l’une des victimes interrogée par CNC.
Depuis plusieurs mois, à l’université de Bangui, derrière le restaurant, des marchands ont installé des kiosques. Ils vendent tout : de la photocopie à la saisie et/ou impression des documents en passant par le restaurant ou encore des studios de photos d’identité. La plupart de ces marchands sont d’anciens étudiants de l’université de Bangui, qui, faute d’avoir du travail, préfèrent s’adonner aux activités commerciales.
Mais ces derniers mois, ils disent être victimes de la pression constante du nouveau secrétaire général de l’Université de Bangui, docteur Bertrand Kénguétona. D’après eux, ce dernier ne cesse de les racketter.
« Chaque jour, monsieur Bertrand Kénguétona est venu en personne nous voir. Il nous demande de lui donner de l’argent. Parfois 25000 francs, parfois 5000 ou 10 000 francs CFA. Il dit qu’il veut instaurer un paiement mensuel et régulier de 5000 francs CFA pour chaque commerce », explique à CNC l’un des marchands.
Tu paies, si tu veux la paix
Selon ces commerçants, monsieur Bertrand Kénguétona aurait installé son réseau mafieux en toute illégalité. Il nous dit souvent : »tu paies, si tu veux la paix. Autrement dit, tu n’auras pas de la tranquillité ». C’est un jeu des grands criminels, dénoncent-ils.
« Monsieur Bertrand Kénguétona est un professeur de droit. Il nous enseigne en droit administratif en première année. C’est un trafiquant des notes. Il demande incessamment de l’argent à ses étudiants pour leur donner des notes en contrepartie. Mais je pense que depuis sa nomination comme secrétaire général de l’Université de Bangui, il traverse un moment de crise. Il ne peut plus racketter les étudiants. C’est pourquoi il se tourne désormais envers nous », s’alarme le gérant d’un kiosque à bout de nerfs.