L’ONU a accusé lundi 25 juillet les forces armées centrafricaines d’avoir entraîné et armé les miliciens ayant attaqué le village de Boyo fin 2021, des exactions qui pourraient constituer des crimes de guerre et contre l’humanité. Au moins 20 civils ont été tués, cinq femmes et filles violées, quelque 547 maisons incendiées et pillées et plus de 1000 villageois forcés à fuir lors de cette attaque menée du 6 au 13 décembre 2021 dans le centre de la Centrafrique, selon un rapport du Haut-Commissariat aux droits de l’homme.
Les violations ont été commises «par des éléments armés composés majoritairement d’anciens combattants de la milice anti-Balaka mais aussi des dizaines de jeunes recrutés par (d’)autres personnels de sécurité et les forces armées centrafricaines dans les quartiers et dans les villages autour de Bambari et Tagbara», détaille le document.
L’attaque a apparemment été menée pour punir la communauté musulmane de Boyo, perçue comme soutenant un groupe armé engagé dans la lutte contre le gouvernement. Il s’agit selon l’ONU «d’un des premiers cas (...) où le gouvernement, conjointement avec des membres de sociétés militaires privées, aurait entraîné et armé des jeunes recrutés localement et créé des milices pour pénétrer dans des villages sous le contrôle de groupes armés».
«Du fait de leur connaissance de la région, les recrues locales, formées et guidées par des membres des forces armées de la République centrafricaine et des sociétés militaires privées étrangères, se sont rendues à pied dans le village reculé de Boyo et ont pu identifier leurs victimes», indique l’ONU. Dans leur réponse officielle au rapport, les autorités centrafricaines ont affirmé que le lien avec les forces gouvernementales «n’est pas corroboré par des éléments de preuve».... suite de l'article sur Autre presse