Après un moment de silence autour du projet de révision de la Constitution gouvernement donne officiellement sa position. En marge d’un conseil des ministres extraordinaire, tenu le 20 juillet dernier à Bangui, l’exécutif a pris acte et même amendé certaines propositions. Désormais, il revient à l’Assemblée nationale de situer clairement l’opinion nationale et internationale sur cette question qui continue de faire couler de l’encre.
La position du gouvernement centrafricain est claire. Il soutient l’initiative de révision de la constitution du 30 mars 2016, portée par le député de Mbaïki 1 et membre de la majorité parlementaire, Brice Kakpayen. Laquelle initiative vise notamment, le nombre illimité du mandat présidentiel et la création d’un poste de vice-président de la République. Toutefois pour marcher dans le même sens, le gouvernement compte élaborer un nouveau texte. Une initiative, selon lui, habituelle voire adéquate.
"La nécessité d’écrire un nouveau texte"
"Le conseil a fait relever que cette initiative est régulière, justifiée et pertinente. Elle porte sur un nombre important de titres et d’articles qui transforment fondamentalement l’actuelle constitution. Notamment, l’article 153 se rapportant à des cas, par nature intangibles, en vertu de la constitution elle-même et comme telle, exclus de champ de révision. D’où, l’éventualité, la nécessité d’écrire un nouveau texte" a fait savoir Maxime Balalou, ministre chargé du secrétariat général du gouvernement.
Ainsi pour répondre à ceux qui s’opposent farouchement à ce projet, le gouvernement justifie sa position à travers le contexte actuel du pays.
"Il existe des faiblesses et imperfections qu’il faut corriger"
"Le conseil dans sa quasi-totalité a fait noter qu’une constitution n’est pas par nature immuable. Elle doit s’adapter avec l’évolution du temps et aussi des contextes socio politico économiques. Il existe bel et bien dans les dispositions constitutionnelles, des faiblesses et des inadaptations qu’il faut absolument corriger" a justifié Maxime Balalou.
Pour le conseil des ministres, il appartient aux institutions républicaines légalement établies par la voie des urnes, de procéder à la correction de ces imperfections. Désormais, la balle est dans le camp de l’Assemblée nationale pour plus de clarté dans ce projet de révision de la loi fondamentale. Cependant, l’opposition démocratique a mis en place, le 22 juillet dernier, un bloc républicain pour la défense de la Constitution du 30 mars afin de faire obstacle à cette initiative.