Les exactions des hommes armés sur des civils prennent de l’ampleur dans certaines régions du Nord et de l’Ouest de la République centrafricaine. Au moins six personnes, toutes des civiles, ont été tuées, début août, par des hommes armés, membres de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC). Selon des témoignages recueillis par Radio Ndeke Luka dans la région, ces rebelles opèrent en mode coupeurs de route et agressent les usagers des routes.
Les 2 et 3 août dernier, la sous-préfecture de Baboua a été secouée par des violences perpétrées par des éléments du mouvement 3R affilié à la CPC. Selon des sources locales, ces hommes armés s’en prennent régulièrement aux populations civiles.
Le 2 août, ils ont abattu deux personnes au village Lokoti-Bangui situé à environ 25 kilomètres de Baboua. Ce même jour, ces assaillants ont mis la main sur le président de la jeunesse de Cantonnier à une trentaine de 30 kilomètres de Baboua, sur l’axe Koundé. Celui-ci a été relâché par ses ravisseurs après le paiement d’une rançon.
"J’ai dû contacter ma famille"
"Un éleveur de la région m’a contacté pour aller acheter son bœuf. En cours de route, j’ai croisé des hommes armés qui m’ont pointé avec leurs armes. Ceux-ci m’ont d’abord fait asseoir et m’ont enchaîné. Ils m’ont ensuite demandé de leur remettre 1.500.000 francs CFA. Vu que je n’avais pas assez d’argent, j’ai dû contacter ma famille. Laquelle leur a remis 640.000 francs" a fait savoir, Abdoulaye Mathias, président de la jeunesse de Cantonnier.
Ces hommes en armes opèrent désormais en mode coupeurs de route. A en croire d’autres sources locales contactées par Radio Ndeke Luka, ils ont abattu, le 03 août dernier, quatre (4) civils au village Ndiba à 15 kilomètres de Baboua. Dépassés par la situation et impuissants face aux violences, les habitants de la région lancent un appel à l’endroit du gouvernement.
"Nous comptons vraiment sur le gouvernement"
"Nous en avons marre dans notre sous-préfecture. Les rebelles de la CPC tuent, pillent et prennent des gens en otage pour ensuite, les conduire dans la brousse. Nous comptons sur le gouvernement pour qu’il nous sécurise. Sans cela, nous ne savons comment mener nos activités sur ces axes" a imploré un habitant du village Ndiba.
Ces derniers jours, la circulation des personnes et des biens est devenue risquée dans cette partie de la Nana-Mambéré. Chaque mois ou presque, ces hommes en armes font irruption sur les axes pour s’attaquer aux usagers.