Certaines victimes des inondations de juillet dernier à Bangui commencent à regagner leurs maisons. Cependant, la plupart de ces habitations ne sont pas désinfectées. Ces sinistrés se disent obligés de les occuper malgré le risque de contraction des maladies. Danger que bien d’autres méconnaissent mais qui peut être regrettable pour leur santé. Radio Ndeke Luka a sillonné quelques secteurs de la capitale.
A la Cité Sato, vers la sortie nord de Bangui, Veronica, mère de 7 enfants, est assise sous la véranda en train de décoqueter des noix de palme. Depuis quelques semaines, l’eau continue de sortir du plancher de sa maison de 5 chambres.
"Pire des catastrophes jamais connues"
"La maison est trop humide. Nous sommes obligés d’allumer le feu pour nous chauffer parce que l’eau qui continue de sortir, rend la maison très humide. C’est depuis plusieurs années que nous vivons ici mais ce qui est arrivé est le pire des catastrophes jamais connues" déplore Veronica.
Un peu plus loin de Veronica, son voisin Vivien, habite juste au bord de la route. Sa maison d’une seule pièce est restée au milieu des eaux mais il continue de l’occuper quand-même.
"Il y a trop d’humidité dans la maison. Nous sommes obligés de dormir dans ces conditions puisque nous n’avons pas d’argent pour louer une autre maison" explique Vivien.
Dans le secteur sud, au quartier Sapéké 3, la maison de Romain Michel était inondée. Il se dit obligé de la regagner avec les 11 membres de sa famille après le retrait des eaux.
"L’inondation a causé des dégâts importants, l’eau a même envahi ma chambre. Après le passage des eaux, nous sommes obligés d’occuper les lieux malgré une forte odeur d’humidité qui persiste. Nous sommes exposés aux maladies mais on y peut rien" regrette Romain Michel.
"Désinfecter les maisons pour préserver la santé des habitants"
De son côté, Christophe Pangui, chef du quartier Sapéké 3, lance un SOS à l’endroit du gouvernement et surtout des techniciens de santé pour la désinfection des maisons inondées.
"Après cette pluie, cinquante maisons de mon quartier ont été inondées. Malgré qu’elles ne se soient pas écroulées, elles affichent néanmoins un état de dégradation avancé par rapport à l’humidité. Je demande aux techniciens de la santé de venir les désinfecter pour préserver la santé de leurs habitants" souhaite Christophe Pangui.
La pluie diluvienne du mois de juillet dernier a fait de nombreux sans-abris. Ceux, dont les maisons sont restées dans l’eau, se disent dépassés et y habitent sans les avoir désinfectées. Le ministère de l’action humanitaire avait promis des opérations de désinfection des maisons inondées qui, malheureusement jusqu’à aujourd’hui, ne se sont pas réalisées.