Dans une interview accordée à Yahoo Finance, le directeur des marchés monétaires et des capitaux de l’institution, est pessimiste quant à l’avenir du marché.
Alors que le marché des cryptomonnaies vit une période d’accalmie avec un rebond des deux principales cryptomonnaies le bitcoin et l’ether, le Fonds monétaire international (FMI) est plus pessimiste.
Après les deux derniers crypto-krach du mois de mai et de juin, qui ont fait perdre plus de 60% de leur valeur au bitcoin et à l’ether depuis leurs plus hauts historiques- l’organisme anticipe de nouvelles chutes.
« nous pourrions assister à de nouveaux effondrements, à la fois sur les crypto-actifs et sur les marchés d’actifs risqués, comme les actions », a déclaré tobias adrian, directeur des marchés monétaires et des capitaux au FMI, dans une interview à yahoo finance. « il pourrait y avoir de nouveaux échecs de certains jetons – en particulier, certaines des stablecoins algorithmiques qui ont été les plus durement touchées, et il y en a d’autres qui pourraient échouer. »
Pour rappel, de nombreux stablecoins dits algorithmiques ont été fragilisés au cours des derniers mois, le principal étant le stablecoin terra usd (ust) de la blockchain Terra Luna, qui s’est effondrée mi-mai.
Le membre du FMI fait également référence aux stablecoins classiques, qui ne sont pas à l’abri d’une fragilisation à l’avenir. Il fait notamment référence à la société Tether et à son stablecoin l’USDT.
Certains stablecoins « sont adossées à des actifs quelque peu risqués… le fait que certains stablecoins ne soient pas entièrement adossées à des actifs de type monétaire constitue certainement une vulnérabilité », précise ce dernier.
Pour rappel, un stablecoin (ou cryptomonnaie stable) est un crypto-actif (ou actif numérique) qui est arrimé à une monnaie fidiciaire comme l’euro ou le dollar. Un stablecoin peut aussi être adossé à d’autres actifs (comme par l’exemple l’or). C’est ce qu’on appelle le sous-jacent du stablecoin.
Face à l’anticipation de ces nouveaux bouleversements sur le marché, Tobias Adrian appelle à réguler les cryptomonnaies, au même titre que l’autres institutions, notamment que la Banque Centrale Européenne (BCE).
« il y a 40.000 crypto-monnaies sur le marché », a estimé tobias adrian. « réguler les cryptomonnaies en elles-mêmes va s’avérer difficile, mais réguler les points d’accès comme les plateformes d’échange et les fournisseurs de wallets […], c’est quelque chose de très concret et de très faisable. »
Pauline Armandet