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Centrafrique : l’extorsion aux mains de forces de sécurité, les habitants de la sous-préfecture de « Abba » font appel à Dieu

Publié le vendredi 19 aout 2022  |  Corbeau News Centrafrique
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© RFI par Charlotte Cosset
Des soldats de la Minusca devant l`église d`Alindao, RCA.
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L’extorsion aux mains de force de sécurité , une pratique insupportable

Comme nous l’avions précédemment annoncé, Abba est une sous-préfecture de la préfecture de la Nana-Mambéré, situé au nord-ouest de la République centrafricaine, en allant vers la frontière du Cameroun. Avec plus de 6000 habitants, et une infrastructure routière Délabrée, cette région d’élevage dispose également des vastes mines d’or et de diamants exploitées par les Chinois et les Russes. Cependant, dans la ville, les soldats de l’armée nationale ont érigé quatre barrières sur les grands axes menant à cette agglomération. Sur chaque barrière, les usagers :piétons, cyclistes, motocyclistes, routiers, etc. sont tenus de faire de formalités d’usage, c’est-à-dire verser une petite somme d’argent allant de 100 francs CFA à 5000 francs CFA, et ce, pour chaque passage. C’est une règle imposée à la population par les forces de l’ordre.

Cette pratique, au départ, c’était volontaire. Mais plus ils récoltent en masse de l’argent, plus ça devient obligatoire. En mai dernier, le minimum obligatoire de la formalité à la barrière était de 100 francs CFA. Mais trois mois plus tard, cela augmente de 100%. C’est désormais 200 francs CFA, et le maximum passe aussi de 5000 à 7500 francs CFA.

Mais ce qui est ahurissant, c’est que chaque habitant, qui voudrait se rendre dans sa ferme à la sortie de la ville, est tenu de verser au moins 200 francs CFA à chaque barrière des soldats FACA. Ceci est aussi valable pour son retour. C’est de l’extorsion aux mains de forces de sécurité.

« Les soldats FACA sont devenus de plus en plus dangereux pour la population. Avant, tu peux négocier des formalités à leur barrière. Mais depuis deux mois, c’est difficile. Ils peuvent te placer en garde à vue en cas de non-paiement. Sur d’autres barrières, ils pourraient même t’interdire de franchir, et c’est pénible pour un cultivateur qui revient du champ », s’alarme une habitante de la ville.

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Pour un soldat FACA, c’est grâce à la formalité des usagers qu’ils survivent.

« C’est grâce à la formalité que nous survivons ici. Depuis quatre mois, on n’a pas reçu nos primes générales d’alimentation (PGA). Si ce n’est pas par la contribution des usagers de route, comment on va tenir le coup? », rétorque un caporal-chef des FACA détaché dans la ville de « Abba ».

En avril dernier, le gouvernement avait mis en place un numéro des mercenaires russes à appeler en cas de racket des forces de l’ordre à la barrière routière. L’objectif était de lutter contre l’extorsion aux mains de forces de sécurité . Mais ce numéro n’a jamais fonctionné, et les Russes sont devenus rares. Ils sont maintenant sur des chantiers miniers, laissant le contrôle de la ville aux mains des forces de l’ordre.

À Abba, les habitants disent faire recours à Dieu pour les délivrer de cette situation.

« Quand les autorités du pays n’agissent pas pour sauver la population, il n’y a qu’un seul moyen qui reste : prier à Dieu », affirme un autre habitant de Abba.
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