Dans le cadre de sa mission de protection des civiles, le bataillon camerounais basé à Paoua, Chef-lieu de la préfecture de Lim-Péndé, organise régulièrement des patrouilles dans la ville. C'était le cas le mardi 16 août 2022 où des Casques bleus du bataillon ont ainsi sillonné quelques quartiers de Paoua. Une opération de sécurisation qui vise également à recueillir des renseignements auprès des populations sur la menace des groupes armés dans la ville, afin d’y apporter une réponse.
De Boali, un quartier du premier arrondissement, au marché central en passant par le lycée, la troupe marque des arrêts pour se positionner et sécuriser les lieux, et dialoguer en même temps avec les populations sur la présence éventuelle de personnes suspectes dans les quartiers.
« La patrouille fait partie de nos missions principales. Nous avons l’habitude de sortir pour aller vers les populations pour recueillir des renseignements prévisionnels, à savoir est-ce-que les populations vivent encore sous les menaces des groupes armés. Mais aujourd’hui nous avons parcouru tour à tour certains quartiers, il n’y a pas eu de plainte de ce côté concernant les groupes armés, seules certaines populations qui déplorent l’état des routes », a expliqué le Lieutenant Simien NGAMPEUH du Contingent camerounais de Paoua, à la fin de l’activité.
Ces patrouilles quotidiennes sont bien accueillies par les populations. « Cette patrouille de sécurisation de la MINUSCA nous aide beaucoup dans la ville de Paoua. La paix est revenue et la ville est calme, nous sommes tranquilles », témoigne Alphonse GOUM, chef de service du réseau Energie Centrafricaine (ENERCA) dans la ville, qui réside dans le quartier Lycée-1.
Au cours d’un échange franc avec les soldats de la MINUSCA, Lazar MOYABIANI, conducteur de taxi moto depuis 17 ans dans la ville, reconnaît le travail de la mission, mais demande toutefois aux Casques bleus d’élargir leurs patrouilles. « Nous avons demandé à la MINUSCA de continuer à sécuriser la ville et surtout d’aller sur les axes où sévit encore le groupe armé 3R, multiplier les patrouilles pour les dissuader afin de nous permettre de circuler librement, le jour comme la nuit », a-t-il plaidé.
La présence de Casques bleus femmes, lors de ces patrouilles, est d’une grande contribution. En effet, elle permet d’obtenir des informations supplémentaires surtout auprès des femmes de la localité, selon le Sergent-Chef Christelle NDOKOU KETCHA, l’une des militaires. « L’approche avec la population est facile puisque lorsqu’une femme va en face d’une femme, elle est plus ouverte et puis en ce moment elle est accessible et c’est vraiment facile », précise-t-elle.
Au-delà de son rôle de sécurisation des populations civiles, le bataillon camerounais de la MINUSCA, déployé à Paoua, mène régulièrement des activités civilo-militaires au profit de ces dernières. Notamment, des campagnes de consultation médicale et de remise gratuite de médicaments, la construction d’écoles dans les villages éloignés en l’occurrence Bedaka et Bedoko, ainsi que la réhabilitation des routes.