Au cours de sa visite dans la Préfecture de la Nana Mambéré, du 22 au 23 août 2022, la Représentante spéciale du Secrétaire général et Cheffe de la MINUSCA, Valentine Rugwabiza, a échangé avec les populations, recueilli leurs défis et s’est enquise de suggestions de solutions à leurs préoccupations en vue d’un retour à une paix durable dans le pays.
Placée sous la thématique de la restauration de l’autorité de l’Etat, cette visite de la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RCA et Cheffe de la MINUSCA, Valentine Rugwabiza, a été l’occasion pour elle d’interagir avec les autorités locales et les organisations de la société civile sur leurs impressions quant à la qualité du partenariat avec la MINUSCA, les défis rencontrés et les solutions possibles.
A la Préfecture de Bouar, Mme Rugwabiza a échangé avec les autorités locales et administratives, de même que les représentants des forces de défense et de sécurité de la ville. Dans ses propos introductifs, le Préfet de la Nana Mambéré, Marcel Bagaza a souhaité que « la restauration de l’autorité de l’Etat s’accompagne de dotation en moyens adéquats, notamment en bâtiments et moyens roulants pour permettre aux autorités et fonctionnaires de remplir leurs charges ».
Prenant la parole, le sous-préfet de la ville de Bouar, Jean Norbert Niendé a, quant à lui, témoigné « du retour réel de l’autorité de l’Etat dans la Préfecture de la Nana Mambéré à travers la présence effective du préfet, des sous-préfets, des magistrats, des forces armées de la RCA et des forces de sécurité intérieure à leurs postes ». Toutefois, le maire de la commune de Doaka Kourssou, Jean-Jacques Zouldé, a sollicité « une diversification des appuis de la MINUSCA et leur extension à d’autres communes qui n’en ont jusque-là pas bénéficié », regrettant que les actions de la Mission dans la Préfecture « se limitent uniquement aux localités situées sur les grands axes ».
Au cours de son séjour à Bouar, la Représentante spéciale du Secrétaire général a rendu visite à l’Africa Music School de Bouar, une l’école de musique développant les talents chez les enfants orphelins. Le directeur de cette école, le père Benoit Paczka a lancé un appel à la MINUSCA « d’assister l’école dans la formation des enfants en vue de leur éviter de prendre des armes ». Aux enfants, Mme Valentine Rugwabiza les a appelés à être « des ambassadeurs de la paix, afin de promouvoir un environnement paisible dans leur entourage et leurs communautés ».
L’autre temps fort de la visite de la Représentante spéciale du secrétaire général à Bouar a été la rencontre avec les organisations de la société civile. Au cours des échanges, Jules Bertin Bidama, président du Réseau des organisations de défense des droits humains, a alerté sur « la détérioration de la situation des droits de l’homme et a loué les efforts de la MINUSCA pour la promotion des droits humains à travers de nombreuses sessions de formation et la construction d’une maison des droits de l’homme à Bouar. »
Toujours avec les organisations de la société civile, la Cheffe de la MINUSCA a souligné la problématique des engins explosifs qui, selon ses mots, sont « une méthode de combat utilisée dans les conflits, particulièrement dans la Nana Mambéré, dont les victimes sont essentiellement les femmes et les enfants ». Elle a lancé un appel aux acteurs de la société civile d’aider à identifier les endroits minés en vue de leur déminage, avec l’appui de la MINUSCA.
La Cheffe de la MINUSCA a enfin tenu un point de presse au cours duquel Aristide Gonissere, journaliste à la radio communautaire Maigaro de Bouar, a regretté que « des localités entières soient coupées des flux d’information car ne bénéficiant d’aucune couverture radiophonique et constituant un terreau fertile pour la désinformation. » A ce sujet, Mme Rugwabiza a reconnu que « la désinformation est devenue une arme de conflit alimentant l’instabilité dans le pays ». A ce titre, elle s’est engagée à œuvrer pour accroître la couverture radiophonique du territoire national.
Cette tournée a été l’opportunité pour la Cheffe de la MINUSCA de rappeler aux partenaires de la paix que « la MINUSCA a un rôle d’accompagnement » et a appelée les différents partenaires à créer « un front commun pour la paix en République centrafricaine ».