La détention et la prise en charge des prisonniers restent un véritable problème en République centrafricaine. C’est le but de la descente, le mardi 30 août 2022, de la Haute autorité chargée de la bonne gouvernance (HABG) dans certains lieux de détention de Bangui et aux Compagnies nationales de sécurité (CNS).
Dans l’optique de s’enquérir des conditions de vie des détenus, les maisons d’arrêt de Ngaragba, de Bimbo ainsi que les Compagnies nationales de sécurité ont fait l’objet d’une visite des membres de la HABG. La visite a commencé à la maison centrale de Ngaragba dans le 7ème arrondissement où plus de 1300 détenus sont massés dans les cellules dénommées Golo-waka, Maison blanche 1 et 2.
Beaucoup se plaignent de leur détention depuis plusieurs années « sans motif » selon eux. Selon les responsables du service pénitentiaire, malgré l’assistance de la Minusca, du CICR et de l’ONG Triangle, l’effectif des agents pénitentiaires est insignifiant et ne permet pas de bien travailler auprès des prisonniers.
Le nombre des agents ne suit pas l’augmentation de la population carcérale
"L’effectif des prisonniers a augmenté. Mais le nombre des agents pénitentiaires ne suffit pas pour veiller sur eux. Beaucoup ont été formés, cependant, ils ne sont pas intégrés dans la fonction publique" a déploré Axel Péguy Waningaye, contrôleur pénitentiaire.
Contrairement à la maison d’arrêt de Ngaragba, à la maison carcérale pour femme de Bimbo, l’effectif n’est pas pléthorique. Cependant, cette prison manque cruellement d’eau potable et d’électricité. Une situation déplorée par le personnel pénitentiaire.
"Nous avons un problème d’électricité et c’est un besoin majeur. Il y a aussi le problème de l’eau. S’il faut aller la chercher ailleurs avec les détenues, il y a des risques d’évasion" s’est plaint Benjamin Dongombé, régisseur de cette maison d’arrêt.
Cette visite a permis aux membres de la Haute autorité chargé de la bonne gouvernance de se rendre compte des conditions difficiles de détention des prisonniers.
La dignité humaine doit prendre le dessus
"A la maison centrale de Ngaragba, l’effectif est pléthorique. Cela, parce qu’il n’y a plus de prisons dans certaines de nos villes. Il faut de nouvelles constructions pour offrir des logements décents et une bonne hygiène aux détenus. Leur liberté est limitée mais, au moins, leur dignité humaine est là" a constaté Guy Eugène Demba, président de la HABG.
La maison carcérale de Ngaragba construite en 1947 pour accueillir 400 détenus, compte aujourd’hui 1.365 prisonniers. Du côté des droits de l’Homme, aucun cas de maltraitance n’a été rapporté. Par ailleurs, les mineurs n’ont pas de contact direct avec les adultes.