Chaque 30 août de l’année, le monde célèbre la Journée internationale des personnes disparues. Elles sont, pour la plupart, des personnes arrêtées, détenues ou enlevées, tuées ou privées de toute autre manière de leur liberté. Radio Ndeke Luka a rencontré quelques familles à Bangui, dont les parents ont été portés disparus.
Les disparitions sont souvent signalées pendant les conflits armés voire durant les grandes catastrophes. En 2013, au fort de la crise militaro-politique en République centrafricaine, Bénédicte a perdu tout contact avec son mari. Presque 10 ans aujourd’hui, elle a su trouver les mots pour nous partager sa douleur.
"Il était chargé du protocole du ministre Josué Binoua. Il travaillait aussi avec Nouredine Adam et Michel Djotodia. On l’avait appelé pour une réunion et, jusqu’à aujourd’hui, je ne l’ai plus revu. Il a disparu" a témoigné Bénédicte.
Adoum Nidouï a perdu son 4ème fils en avril 2019 alors que ce dernier n’avait que 18 ans. Elle garde encore quelques objets de celui-ci en souvenirs.
« Est-il vivant ou mort » ?
"Il était conducteur de taxi-moto. Ce jour-là, il est parti en ma présence sans jamais revenir. Le lendemain de sa disparition, nous avons lancé les recherches mais sans le retrouver. Je ne sais pas où est-ce qu’il se trouve. Est-il vivant ou mort" se demande Adoum Nidouï.
Antony Corneille, lui, a perdu contact avec sa famille en mars 2013 à Bangassou suite à l’occupation de la ville par les rebelles de la Séléka. Après huit ans sur le camp des réfugiés à Ndou en République démocratique du Congo, la famille a été réunifiée grâce au concours du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
« Grâce au CICR, j’ai regagné Bangui »
"C’est grâce au CICR que j’ai regagné Bangui. Lorsque j’étais encore dans le camp des réfugiés en RDC, ma mère avait entamé des recherches familiales. Aujourd’hui, je suis leur sourire et leur histoire car je suis l’aîné de la famille" s’est réjoui Antony Corneille.
La recherche des personnes disparues et la réunification des familles font partie des missions du Comité international de la Croix-Rouge. Selon Sallet Abdouramane, assistant terrain chargé de la thématique des personnes disparues au CICR, la tâche reste complexe en République centrafricaine.
Pas de chiffres officiels
"Aujourd’hui, nous avons une trentaine de familles avec lesquelles nous sommes en contact. Ce chiffre ne reflète pas l’ampleur de la thématique des personnes disparues du fait que nous n’avons pas encore le nombre officiel pour la République centrafricaine" a déploré Sallet Abdouramane.
Des milliers de personnes sont portées disparues à travers le monde à cause des conflits armés. Des familles qui n’ont pas perdu espoir continuent d’émettre des avis de recherche pour retrouver leurs parents.