Bangui – La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) continue de s’impliquer, comme son mandat le lui demande, au soutien à l’organisation des prochaines élections locales. « Avec la fin de la Présidentielle et des législatives de 2020-21, l’actuel mandat de la MINUSCA, sur la base de l’évaluation des besoins électoraux conduite par la Mission déployée par le siège des Nations unies en RCA en 2018, limite l’appui de la MINUSCA aux seules élections locales, qui sont les dernières consultations du cycle électoral », a indiqué Charles Bambara, le Directeur de la Communication de la MINUSCA, lors d’une conférence de presse de la Mission, à Bangui, soulignant à cet effet que « le mandat de la MINUSCA ne prévoit nullement un appui à une quelconque consultation référendaire ».
Selon Charles Bambara, l’appui en cours de la Mission dans l’organisation des prochaines élections locales s’articule sur quatre axes : la relecture du Code électoral, la mise à jour de la cartographie électorale, la mise à jour du Plan intégré pour la sécurisation des élections (PISE) et la campagne d'éducation civique et de sensibilisation aux élections locales.
En ce qui concerne la relecture du Code électoral, le Directeur de la Communication de la MINUSCA a souligné que ce processus, entamé en août 2022, se poursuit. « Il est attendu du Comité pour la relecture du Code électoral la soumission de son rapport et d’un avant-projet pour la révision du Code électoral d’ici la fin septembre. Le Comité bénéficie d’appuis techniques et logistiques de la MINUSCA ».
Sur la mise à jour de la cartographie électorale, il a fait savoir que l'Autorité nationale des élections (ANE), avec l'appui de la MINUSCA et du PNUD, poursuit l'analyse des données et la production des cartes pour la mise à jour de la cartographie électorale qui est sur le point de s’achever. « Dans les prochains jours, l’ANE sera en mesure de livrer les résultats de cette mise à jour de la cartographie », a-t-il avancé.
Au sujet de l’adaptation du Plan intégré pour la sécurisation des élections (PISE), Charles Bambara a déclaré que « le 02 septembre, le Groupe de travail sur la sécurisation des élections, qui réunit les acteurs nationaux et internationaux à la sécurisation des élections en RCA, a achevé la mise à jour du PISE ». Selon lui, la prochaine étape de l’élaboration de cet outil important pour des élections apaisées et sécurisées va consister pour les représentants des entités parties prenantes (FACA, FSI, MINUSCA…) à consulter leurs hiérarchies respectives pour la revue et validation de ce plan, qui sera ultimement signé par le Gouvernement et la MINUSCA.
Invité à intervenir pour répondre aux préoccupations des journalistes concernant la sécurité de ces élections locales, l’adjoint du Directeur de la division de l’Assistance électorale de la MINUSCA, Marius Krecoum, a souligné que le plan a été élaboré conjointement avec les autorités. « La mise à jour en cours de ce PISE tient compte des leçons apprises des dernières élections », a-t’il indiqué, rassurant que « la MINUSCA reste disposée, conformément à son mandat, à jouer pleinement sa partition, pour avoir un contexte de sécurisation satisfaisant pour des élections locales qui soient inclusives et acceptables par toutes les parties ».
Enfin sur la campagne d'éducation civique et de sensibilisation aux élections locales, le Directeur de Communication de la MINUSCA, Charles Bambara, a fait part de la poursuite de ce processus, avec 966 sessions de sensibilisation déjà organisées, au bénéfice de 126 402 personnes, dont 48 570 femmes.
Sur un autre registre, Charles Bambara a rapporté que la MINUSCA se félicite de la restitution de ses dix conteneurs d'équipement qui avaient été interceptés par les Forces de défense et de sécurité centrafricaines le 19 août, près de Beloko, dans la préfecture de la Nana-Mambéré, et retenus au camp de la Gendarmerie nationale à Bangui. « La MINUSCA salue les bonnes relations de travail avec le Gouvernement centrafricain, à la lumière de la concertation permanente qui a permis de trouver une solution à cette situation », a-t’il déclaré, ajoutant que « la MINUSCA précise que les équipements contenus dans les conteneurs sont destinés à l’usage exclusif et officiel d’un des contingents de sa Force dans le cadre de la mise en œuvre de son mandat de protection des populations civiles. Ce contingent dispose d’une unité de déminage et d’une équipe de génie qui contribuent à l’exécution de nombreux projets d'infrastructure tels que la réhabilitation des routes et des ponts ».
En substance, Charles Bambara a expliqué que « les armements et autres matériels militaires importés par les contingents et les unités de police constituée figurent systématiquement sur des listes préalablement transmises par la MINUSCA aux autorités nationales, conformément aux pratiques et règles de procédure applicable en la matière et en conformité avec l’Accord de siège (SOFA) », indiquant que « la MINUSCA dénonce les tentatives de désinformation sur cette question et tient à préciser qu’elle reste déterminée à exécuter son mandat, dans le cadre de la protection des populations civiles et en appui aux autorités centrafricaines ».
Pour sa part, le porte-parole de la Police, le Commissaire Serge Ntolo Minko, a informé de la participation à New-York, du 31 août au 1er septembre, au 3e sommet des Chefs de Police (UNCOPS), du Chef de la Composante Police de la MINUSCA, le Commissaire de Police Christophe Bizimungu. « Ouvert par le Secrétaire Général des Nations Unies, ce sommet avait pour objectif l’engagement à renforcer la paix, la sécurité et le développement international pour tous, grâce au pouvoir unificateur et au rôle habilitant des polices nationales et des Nations Unies », a-t’il dit.
Sur le terrain en Centrafrique, le Commissaire Serge Ntolo Minko a fait savoir que les UNPOL, conjointement avec les Forces de Sécurité Intérieure, continuent leurs activités de sécurisation diurne et nocturne à Bangui et à l’intérieur du pays. « Les patrouilles conjointes entre UNPOL et les forces de sécurité intérieure ont contribué de manière considérable à une baisse de la criminalité. L’engagement de ces deux entités se poursuit sur le terrain afin de préserver les acquis sur le plan sécuritaire ».
A son tour, le porte-parole de la Force de la MINUSCA, le lieutenant-colonel Abdoul Aziz Ouédraogo, a indiqué que « la présence robuste des casques bleus rassure grandement les populations et leur permet de vaquer sereinement à leurs activités quotidiennes ; une pression continue est maintenue contre les groupes armés, particulièrement dans les zones à risque », précisant que la semaine dernière, les casques bleus de la MINUSCA ont effectué 1.395 patrouilles contre 1.325, soit une augmentation de 70 patrouilles.
Par ailleurs, le lieutenant-colonel Ouédraogo a également fait part de la visite du Commandant de la Force, le Général de corps d’armée Daniel Sidiki Traore, aux casques bleus déployés dans les bases opérationnelles avancées de Kouango, Ngakobo, Boyo et Bakouma, les 02 et 03 septembre. « L’objectif de ce voyage était de s’enquérir des conditions de vie et de travail des casques bleus afin de leur apporter le meilleur soutien logistique possible », a noté le porte-parole, ajoutant que le Général Traore a félicité les soldats de la paix de ces différentes positions pour leur dévouement et leur abnégation dans l’exécution du mandat de la Force, et les a exhortés à poursuivre sur la même voie.