Alors que les leaders politiques centrafricains se déchirent sur le projet de nouvelle constitution, portée par la présidence, beaucoup ont une préoccupation immédiate : la hausse des prix sur les marchés. En 2021, l’inflation était officiellement de 4,3% dans le pays, selon la Banque mondiale. Un taux raisonnable, mais depuis plusieurs mois, l'inflation se ressent bien davantage sur beaucoup de produits de consommation courante.
Avec notre envoyé spécial à Bangui, François Mazet
Dans les ruelles du quartier Lakouanga, commerçants et clients font grise mine. Habiba descend d’une moto-taxi pour partager son désarroi : « Tout a augmenté. La viande, même les petits poissons qu'on appelle ''mort-vivants''. Tout est cher ! Même le manioc ! »
Pur Livia, occupée à tresser une jeune cliente, le prix d’achat des mèches a augmenté de 10%, comme pour tous les produits d'importation : « Surtout l'huile. L'huile, c'est très cher. Maintenant, un litre d'huile s'achète 1 500 francs CFA, alors qu'avant, c'était 700 ou 800 francs CFA. »
La Centrafrique est un pays enclavé et son réseau routier est délabré. Les coûts de transports suivent en conséquence. Commerçant détaillant, Célestin se voit contraint de répercuter les hausses : « C'est par rapport aux grossistes. Eux disent que c'est par rapport aux tracasseries routières, à la douane... Prenons l'exemple de l'huile : le bidon de 25 litres était à 35 000 francs CFA en début de semaine, maintenant il est à 42 000 francs CFA. »... suite de l'article sur RFI